Mooney: Le monde a changé depuis le premier choc pétrolier

Publié le 17/10/2013 à 09:29, mis à jour le 17/10/2013 à 10:36

Mooney: Le monde a changé depuis le premier choc pétrolier

Publié le 17/10/2013 à 09:29, mis à jour le 17/10/2013 à 10:36

BLOGUE. Il y a 40 ans, le 17 octobre 1973, le monde a vécu son premier choc pétrolier. Comme le monde de l’énergie a changé depuis.

Il y a là une grande démonstration dans la vraie vie que les marchés, malgré leurs limites, fonctionnent vraiment.

Je suis assez vieux (je sais, c’est déprimant, mais c’est la vérité) pour me rappeler le contexte des années 1970, provoqué par les ondes de choc de l’embargo de l’OPEP. Le prix du pétrole a explosé, celui de l’essence aussi. La rapidité et l’ampleur du mouvement haussier ont pris par surprise tout le monde occidental.

Les autorités un peu partout ont tenté de résoudre le problème en rationnant et/ou en contrôlant les prix. Ce qui a mis du gaz sur le feu, sans jeu de mots.

Les longues filées d’automobilistes attendant très impatiemment pour faire le plein font partie maintenant du folklore des années 1970, un peu comme le disco.

Évidemment, les prix pétroliers étant au cœur des coûts des entreprises et des dépenses des consommateurs, l’économie a ressenti un puissant impact négatif. Pour tenter de maintenir l’économie, on a imprimé des dollars, ce qui explique en partie la vague inflationniste qui s’est transformée en spirale.

De plus, au centre des répercussions pétrolières, il ne faut pas oublier toutes ces prédictions et proclamations apocalyptiques. C’était la preuve qu’on manquerait de ressources, etc.

Quarante années plus tard, toutes les forces du marché libre, de l’offre et de la demande, ont fait leur travail. Les prix plus élevés ont stimulé les efforts pour découvrir de nouveaux gisements et de nouvelles sources d’énergie sont devenues économiquement réalistes.

Toute l’industrie solaire devrait envoyer une carte de remerciement aux bonzes de l’OPEP!

De l’autre côté, les prix élevés ont forcé les acheteurs, peu importe leur nature, à réduire leur consommation et à augmenter leur efficacité. Si vous aviez une auto américaine fabriquée en 1974 et que vous la compariez à celle de cette année, vous verriez tout un monde de différence dans leur consommation d’essence.

Malgré la forte croissance de l’économie américaine depuis 1973, la consommation de pétrole aujourd’hui a augmenté de moins de 7%. Cela signifie un progrès extraordinaire dans la productivité et l’efficacité de l’économie depuis 40 ans.

En passant, la production pétrolière mondiale est 50 % plus élevée qu’en 1973.

Ces tendances sont loin de ralentir. Depuis le sommet de 2007, la consommation d’essence aux États-Unis est en baisse malgré la reprise économique. La consommation est passée de 142 à 134 milliards de gallons de 2007 à 2012.

Enfin, l’industrie pétrolière pourrait bien à nouveau être à un tournant alors que la révolution des gaz et pétrole de schiste risque de diminuer l’importance relative de l’OPEP. Les États-Unis sont les mieux placés à court terme pour profiter de cette révolution. Les Américains importaient 60% de leur consommation de pétrole en 2005. Leurs importations se retrouvent maintenant à 35%, le même niveau qu’en 1973, dans un revirement historique et qui promet!

Bernard Mooney

 

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