Mooney: Twitter, déjà une recommandation d'achat

Publié le 15/10/2013 à 15:53

Mooney: Twitter, déjà une recommandation d'achat

Publié le 15/10/2013 à 15:53

BLOGUE. Il faut admirer l’audace de certains analystes financiers. Alors que Twitter ne se transige pas encore et que le prix de l’émission n’est même pas encore décidé, voilà qu’un analyste publie une recherche recommandation d’achat.

Twitter a annoncé son intention de devenir société ouverte le 3 octobre. Moins d’une semaine plus tard (le 7 octobre), Robert Peck, de la firme SunTrust Robinson Humphrey située à Atlanta, a recommandé l’achat du titre en mentionnant à ses clients qu’il se transigerait à 50$US d’ici la fin de 2014. Sans connaître le prix de l’émission. Ça prend du culot, non?

En passant, SunTrust ne participe pas au premier appel public à l’épargne (sinon, l’analyste n’aurait pu publier de recherche sur la société).

Un second regard explique le comportement de l’analyste. En effet, il est très optimiste quant aux perspectives de Twitter et de plus, il veut passer devant tous les autres analystes qui s’empressent de publier leur propre recherche sur ce titre. On ne peut pas trouver meilleur moyen d’attirer l’attention.

Selon M. Peck, l’émission se fera à un prix qui se situera entre 28 et 30$US.

Par ailleurs, si vous voulez mon opinion sur Twitter en tant que placement à long terme, vous n’êtes probablement pas à la bonne adresse. Une anecdote vous fera comprendre pourquoi.

Il y a plus de trois ans, ma plus jeune fille m’a ouvert un compte sur Twitter, me disant qu’il fallait absolument que j’y sois présent. Je n’y suis pas retourné depuis!

Vous comprendrez que je suis loin d’être un spécialiste. De plus, lorsque je regarde les données financières, je suis incapable d’arriver à une évaluation, même grossière.

Le site connaît une croissance explosive. Il avait 218 millons d’usagers au 30 juin, soit une hausse de 44% en un an. La croissance ralentira, c’est certain, comme on peut le lire dans le prospectus. Mais elle devrait demeurer élevée.

Ses revenus suivent la même tendance. Son chiffre d’affaires est passé de 28,3M$US en 2010 à 316,9M$US l’an dernier. Juste pour son premier semestre de 2013, les revenus atteignent 253,6M$US.

Toutefois, la rentabilité reste un grand trou noir. Twitter a perdu 67,3M$US en 2010, 79,4M$US en 2012 et 69,3M$US jusqu’ici en 2013.

Maintenant, qu’une jeune société technologique perde de l’argent n’est pas surprenant, ni un gage d’insuccès à long terme.

Par contre, pour un investisseur comme moi, ça rend l’évaluation impossible.

Heureusement en Bourse, à l’inverse du baseball, il n’y a pas de pression quant aux balles qu’on nous sert. On peut attendre le lancer qui correspond parfaitement à notre approche. Ce n’est pas le cas pour moi avec Twitter.

Bernard Mooney

 

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