Mooney: Le brouillard appelé Apple

Publié le 28/10/2013 à 20:05, mis à jour le 29/10/2013 à 08:32

Mooney: Le brouillard appelé Apple

Publié le 28/10/2013 à 20:05, mis à jour le 29/10/2013 à 08:32

Photo: Bloomberg

BLOGUE. On a donné bien des noms à Apple, mais à la suite de ses plus récents résultats financiers, j’en ajouterais un: «Brouillard».

C’est ma réaction parce que d’une part, les actionnaires ont de bonnes raisons de se réjouir de la performance d’Apple pour son trimestre et son exercice clos à la fin de septembre. Mais ils ont également matière à s’inquiéter. Le résultat à mon avis est le brouillard.

Commençons par les éléments négatifs. Même si la société a fait un peu mieux que prévu, il ne faut pas oublier que ses bénéfices sont en baisse pour son trimestre clos le 28 septembre, la troisième baisse trimestrielle consécutive. En plus, les revenus ont crû de 4%, ce qui signifie qu’il y a des pressions sur les marges bénéficiaires.

On voit encore mieux ce phénomène pour ses résultats annuels. Alors que son chiffre d’affaires augmente d’un peu moins de 10%, les profits baissent d’autant. Oups…cela indique une forte pression sur les marges.

Or, c’est exactement conforme au scénario des experts qui sont négatifs à l'égard d'Apple et qui explique en partie pourquoi le titre est si peu cher sur la base de son cours/bénéfices.

Ne vous dépêchez pas à vendre vos actions. Il y a l’autre côté de l’histoire.

Je vous disais qu’Apple a vu ses bénéfices fléchir en 2013. C’est vrai, mais elle a tout de même généré 53,7 milliards de dollars (G$) US, en hausse par rapport 50,9G$US en 2012.

Les fonds autogénérés libres sont également en hausse, passant de 42,6G$US à 45,5G$US.

C’est une performance admirable.

En passant, Apple a réalisé 15 acquisitions durant l’exercice au coût de 496MUS, ce qui n’est pas un montant élevé pour une société de sa taille.

Ces chiffres témoignent d’une entreprise très rentable, même si ses bénéfices sont en baisse. Et cela explique pourquoi son bilan demeure aussi étincelant malgré qu’elle ait versé 10,6G$US en dividendes à ses actionnaires et racheté pour 22,9G$US de ses actions.

Apple conserve une situation financière exceptionnelle, avec en encaisse un total de plus de 146G$US (162$US par action) et une dette à long terme d’un peu moins de 17G$US.

Alors, ces faits nous mènent directement au brouillard mentionné au début. Parce que ce n’est pas un bilan puissant qui fera nécessairement la différence à long terme. C’est la performance économique lors des prochaines années. Et à la lumière des récents trimestres, il est pertinent de se poser des questions à ce sujet.

Pourquoi cette réaction? Parce que je veux mettre l’emphase sur un point critique que bien des investisseurs oublient souvent. Il est fort difficile d’évaluer une entreprise qui ne croît plus. C’est encore plus vrai pour une compagnie qui évolue dans le secteur technologique.

Enfin, la solution ne se trouve pas dans l’ingénierie financière. Apple peut par exemple doper ses résultats par action à court terme en rachetant une grande partie de ses actions et satisfaisant ainsi les Carl Icahn de ce monde. Mais à long terme, le titre ne fera rien si la société continue sur le sentier de la décroissance.

Bernard Mooney

 

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