Mooney: Réussir en Bourse avec un DEP en électromécanique

Publié le 27/10/2013 à 19:22, mis à jour le 28/10/2013 à 09:24

Mooney: Réussir en Bourse avec un DEP en électromécanique

Publié le 27/10/2013 à 19:22, mis à jour le 28/10/2013 à 09:24

Photo:Bloomberg

BLOGUE. Un lecteur m’a envoyé un message me posant une question aussi naive que profonde. En un mot, il se demande comment se fait-il qu’une personne peu éduquée peut faire mieux en Bourse que bien des spécialistes et professionnels au cv impressionnant.

J’ai dit que c’était une question naive, mais c’est seulement le cas en apparence. Et je dois avouer que je me suis souvent posé ce genre de question.

Pour revenir à mon lecteur, il m’a raconté brièvement son histoire :

«J'ai un DEP en électromécanique et j’arrive à battre des machines qui ont plusieurs kilos de cerveau avec au minimum un bac en finance. Le pire dans tout ca, je consacre 30 minutes par semaine à mes finances et c’est pour lire majoritairement le Journal Les Affaires.... Comment une personne sous-éduquée arrive à battre des groupes d'experts? Cela n’a pas des sens. J'ai de besoin d'une explication.»

D’abord, je suis convaincu que ce lecteur se sous-estime. Il mentionne également dans son courriel qu’il a étudié le marché boursier pendant six ans, de 2003 à 2009 avant de commencer à investir. C’est le signe d’une personne intelligente et systématique qui prend le temps de s’informer avant de se lancer dans un univers qu’elle ne connaît pas.

Combien de gens commencent à investir sur un coup de tête ou, plus précisément un coup d’émotions?

Reconnaissant la difficulté, voire l’impossibilité de faire mieux que le marché dans son ensemble, surtout lorsqu’on paie des frais de gestion élevés, il a investi systématiquement dans les fonds négociés en Bourse. Il a ainsi réalisé depuis 2009 un rendement qui bat celui de la plupart des fonds communs!

En plus d’être systématique, ce lecteur a un autre attribut qui explique son succès: il est humble. L’énorme problème des experts et professionnels, c’est que leur intelligence et leurs diplômes leur montent à la tête, affectant leur jugement. Ils sont donc portés à tenter de jouer au plus fin avec la Bourse, achetant et vendant de façon frénétique.

Ils devraient savoir que cette formule ne mène pratiquement jamais à la richesse. Mais quand on se croit capable de marcher sur l’eau…

Et le plus extraordinaire, c’est que ces personnes sont archi nombreuses en Bourse.

Je lui ai répondu brièvement qu’il avait lui-même son explication. Le monde de la Bourse est très irrationnel. Ce qu'il faut pour y réussir, ce n'est pas d'être un génie, mais d'avoir une once de gros bon sens.

«Ce que vous avez. Continuez et bravo pour votre discipline», lui ais-je mentionné.

Car je peux lui prédire que s’il continue d’appliquer son approche de façon systématique, il continuera de s’enrichir tranquillement et sûrement au fil des ans.

N’est-ce pas là le but du placement en Bourse?

Bernard Mooney

P.S. Je dis cela parce que bien des gens semblent rechercher l’excitation et le divertissement entre autres en évitant les approches qui semblent «plates». BM

 

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.