Blogue. De retour d’une courte semaine de vacances, la nouvelle la plus significative est l’annonce de la Federal and Trade Commission (FTC) qu’elle mène une enquête sur les pratiques d’affaires de Google, cette société dont la mission est «Do no evil».

Sur le strict plan des affaires, cette nouvelle est peu surprenante. Dans notre monde, dès qu’une société réussit au-delà de la norme, de nombreuses forces s’unissent pour la détruire. Ces forces, incluant des compétiteurs dépassés, trouvent toujours dans le sol gélatineux des politiciens un terreau accueillant.

Microsoft a subi ce sort il y a environ une décennie alors que les gouvernements aux États-Unis et en Europe ont attaqué le concepteur de logiciel, entre autres sur la base des lois anti-monopoles.

La direction de Google a répondu à l’annonce de la FTC en disant qu’elle collaborerait avec l’organisme gouvernemental. En passant, la FTC n’a pas spécifié exactement ce que visait cette enquête, ce qui est en soi un extraordinaire abus de pouvoir. C’est en effet très pratique pour l’accuseur parce que les fonctionnaires en cherchant d’abord pourront dessiner avec précision leur cible d’accusation ensuite.

Je me demande combien de multinationales pourraient sortir patte blanche si elles étaient la cible d’une semblable enquête…

Il est inutile de rappeler aux technocrates et aux politiciens que toute cette chasse aux sorcières monopolistiques est inutile. Avec le temps, les forces libres de la compétition s’occupent des supposés monopoles.

La plus belle preuve est en fait Microsoft qui est actuellement une société dépassée par la nouvelle génération de compétiteurs (et Microsoft fait ce que les entreprises dépassées font : elle fait partie des sociétés qui ont léché l’appareil politique pour qu’il attaque Google).

Sur le strict plan du placement (beaucoup moins nauséabond), les perspectives de Google s’embrouillent. Les dirigeants seront occupés par cette enquête gouvernementale (et les autres qui suivront, c’est certain), au point peut-être de perdre leur focus. Et dans le domaine de la technologie et en particulier de l’Internet, il n’en faut pas beaucoup pour manquer un tournant crucial.

Demandez-les aux dirigeants de Research in Motion…

Bernard Mooney

P.S. Dans un blogue sur son site, Google a mentionné qu’elle ne contrôlait pas le marché de la recherche Internet et qu’elle était dédiée à encourager la compétition. Connaissez-vous bien des entreprises qui encouragent la compétition ? On appelle ça répondre à la BS du gouvernement par de la BS…