Mooney: Facebook, un an plus tard

Publié le 23/05/2013 à 09:13, mis à jour le 23/05/2013 à 11:38

Mooney: Facebook, un an plus tard

Publié le 23/05/2013 à 09:13, mis à jour le 23/05/2013 à 11:38

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. Si vous regardez uniquement sa performance financière, Facebook a eu une bonne première année comme société ouverte. Si vous considérez son comportement boursier, c’est moins éclatant.

Le leader des médias sociaux, venu en Bourse le 18 mai 2012, a en effet, accru ses revenus de 37,8 % à 5,1 milliards de dollars (G$) US lors de son exercice clos le 31 décembre.

De plus, lors de son premier trimestre de 2013, son chiffre d’affaires a atteint 1,46G$ US, en hausse de 38%.

À son plus récent trimestre, son nombre d’usagers quotidiens a bondi de 26% à 665 millions alors que 1,1 milliard de personnes utilisent Facebook à chaque mois, 23% de plus qu’il y a un an.

À sa venue en Bourse, Facebook avait 845 millions d’usagers.

Les usagers de la catégorie «mobile» ont augmenté de 54% entre le premier trimestre de 2012 et celui de cette année, à 751 millions.

Facebook a 9,4G$US en encaisse avec une dette à long terme de 1,5G$US.

Les investisseurs peuvent se plaindre de sa rentabilité toutefois, car ses bénéfices ont été pratiquement inexistants en 2012 en raison de l’augmentation de 1G$US de ses dépenses en recherche et développement.

Ses bénéfices ont été stables au premier trimestre 2013 à 0,09$US par action, encore là en raison de ses importants investissements. Les activités de Facebook ont toutefois généré 719M$US par rapport à 441M$US alors que ses fonds autogénérés libres ont atteint les 400M$US contre zéro durant le premier trimestre de 2012.

À long terme, si on se fie à l’augmentation du nombre d’usagers, ses investissements massifs sont probablement la bonne chose à faire.

La performance du titre en Bourse est moins brillante, le titre étant encore loin de son prix d’émission, soit 38$US. Après avoir croulé jusqu’à 17$US, Facebook se retrouve à 25$US.

On peut admettre sans trop de débats qu’il était cher à l’émission, à 75 fois ses bénéfices prévus avec une valeur boursière de plus de 105G$US.

La croissance prévue dans les prochaines années et sa mauvaise performance boursière en font un titre beaucoup moins cher, tout en étant loin d’une aubaine. Il se vend environ 43 fois ses bénéfices prévus en 2013 et 32 fois ceux de l’an prochain. Sa valeur boursière de 60G$US fait en sorte qu’il se transige à un peu moins de neuf fois ses revenus de 2013 et sept fois ceux de l’an prochain pour une société qui devrait réaliser des marges nettes de 14 à 15% selon Value Line.

Si vous croyez que les analystes ont raison de lui prédire une croissance des bénéfices de 29% par année pour les cinq prochaines années, Facebook est un meilleur placement que l’an dernier.

Pour ma part, je n’ai pas cette conviction et je demeure incapable de dire si Facebook dominera encore son domaine dans cinq ans et encore moins dans dix ans. C’est pour cela que le titre n’a pas d’intérêt pour moi.

Bernard Mooney

 

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