Mooney: Ces avertissements sur les dividendes

Publié le 19/12/2012 à 08:52

Mooney: Ces avertissements sur les dividendes

Publié le 19/12/2012 à 08:52

BLOGUE. Ils sont nombreux à lancer des avertissements quant aux risques liés à la popularité des titres à dividende. Trop nombreux, à mon avis!

Je suis effectivement fatigué de lire et entendre ces experts qui tentent de faire peur aux investisseurs à propos des risques des dividendes. Je commence à en faire une allergie.

Comprenez-moi bien : il y a certes des risques à acheter aveuglément des titres uniquement sur la base du rendement en dividende. Mais il y a pire dans la vie des investisseurs comme par exemple acheter un titre uniquement sur la base du potentiel d’un produit supposément révolutionnaire ou sur la base d’une explosion du prix d’une matière première, ou sur la base d’une seule recommandation lue dans un magazine ou sur Internet, etc.

L’investisseur doit faire ses devoirs. Point. Dividende ou pas.

Maintenant, la réalité actuelle veut que les taux d’intérêt soient déprimés comme jamais et devraient le rester pendant un bon bout de temps, si on en croit le discours de la Réserve fédérale. Tant que cela durera, les titres à dividende resteront en forte demande.

En fait, à en croire les avertissements, on se croirait dans une bulle du dividende. Or, c’est une absurdité fondamentale. En effet, si les titres à dividende deviennent si populaires, ils devraient s’apprécier de façon considérable, réduisant leur rendement en dividende et éliminant leur attrait.

Or, lorsque je regarde quelques titres de multinationales, j’estime leur rendement en dividende encore attrayant. Par exemple, Coca-Cola offre un rendement de 2,7%. Si vous ajoutez à cela une croissance à long terme de 7 à 8%, vous avez un titre offrant un rendement annuel total dans les 10%. C’est attrayant pour les risques encourus et par rapport à ce que nous offrent les obligations de 10% (1,8%).

McDonald offre un rendement de 3,5% et si vous y ajoutez une croissance semblable à celle de Coca-Cola, vous avez encore un titre offrant un bon rendement. En fait, si vous vous faites pessimiste et que vous prévoyez seulement 5% de croissance pour le géant de la restauration rapide, vous avez tout de même un titre offrant plus de 8% de rendement annuel à long terme. Il me semble que c’est pas si mal étant donné les circonstances, non?

Le rendement en dividende de Johnson & Johnson est de 3,5%, celui de Merck de 4%, Exxon Mobil de 2,6%, etc.

Et je ne me suis pas forcé. J’ai juste jeté un regard du côté de certains titres de l'indice Dow Jones!

Il y a bien du côté des services publics canadiens où on peut observer une certaine distorsion provoquée par les acheteurs de titres de dividendes. Par exemple, un titre comme Fortis offre un rendement de 3,6% et a un excellent historique ayant haussé son dividende à chaque année depuis 40 ans. Ce qui explique probablement pourquoi il se transige à environ 18 fois les bénéfices de 2013, ce qui est un peu cher pour ce genre de société.

En moyenne, ce secteur canadien se vend entre 17-18 fois les profits. Pas des aubaines, mais on est loin d’une bulle ou d’un niveau exorbitant.

Ne perdez donc pas le sommeil avec ces craintes reliées aux titres à dividendes!

Bernard Mooney

 

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