L'occasion d'une vie

Publié le 22/07/2010 à 11:35

L'occasion d'une vie

Publié le 22/07/2010 à 11:35

Blogue. Imaginez-vous en 1980. Par rapport aux actions, les obligations viennent de vivre un marché baissier de 30 ans. De plus, l’inflation explose, les taux d’intérêt sont à des sommets jamais vus et les experts s’attendent à ce qu’ils continuent de grimper.

Est-ce que vous achetez des obligations dans ce contexte? Probablement pas.

Et si je vous avais dit en 1980 que le marché obligataire ferait mieux que celui des actions, non seulement à court terme, mais pour les 30 années suivantes, vous m’auriez sûrement crié que j’étais dément.

C’est ce qui est arrivé. Les obligations à long terme aux Etats-Unis ont mieux fait que l’indice S&P 500 jusqu’à maintenant cette année, sur un an, 3 ans, 5 ans, 10 ans, 15 ans et 20 ans.

De plus, qui aurait pu imaginer à cette époque que les taux américains seraient, 30 ans plus tard, à des creux historiques?

C’est Bill Miller, gestionnaire pour Legg Mason, qui explique cela dans son plus récent commentaire. Selon lui, nous vivons la situation inverse actuellement, soit un genre de point d’inflexion où les actions surperformeront les obligations dans les prochaines années.

M. Miller estime que les actions des meilleures et plus grandes sociétés américaines sont tellement déprimées qu’il y a là l’occasion d’achat d’une vie.

Il donne un exemple : ExxonMobil. Son rendement en dividende (3%) est supérieur au rendement des obligations de 10 ans et a crû de 9 % par année depuis cinq ans. Le titre, à 10,4 fois les profits, se vend moins cher que le marché dans son ensemble alors que son rendement du capital est supérieur et que sa direction utilise ses prodigieux fonds autogénérés pour racheter entre 300 et 400 millions de ses actions par année. Si elle continue comme cela pendant 15 ans, Exxon n’aura plus d’actions en circulation, lance M. Miller.

Pourtant, le titre végète à un creux de cinq ans en Bourse. À cette époque, le prix du pétrole était à 50 $ US le baril.

L’arithmétique ne ment pas : prenez le rendement du dividende, ajoutez sa croissance, ajoutez l’impact des rachats et vous obtenez un rendement intéressant, même si le ratio cours/bénéfices ne bouge pas.

Mais les investisseurs n’en veulent pas; ils préfèrent l’encaisse qui rapporte presque zéro!

Les investisseurs ne veulent pas d’Exxon Mobil comme ils ne veulent pas des autres titres à grande capitalisation américains.

…comme ils ne voulaient surtout pas acheter des obligations à long terme en 1980….

Bernard Mooney

 

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