Gérer et évaluer le risque

Publié le 11/10/2011 à 09:46

Gérer et évaluer le risque

Publié le 11/10/2011 à 09:46

Blogue. Un lecteur m’a posé cette question la semaine dernière : «Si Wells Fargo se vend actuellement à 55% de sa valeur et Bank of America à 35% de sa valeur, mais avec plus de risque, quel est le meilleur placement dans un horizon de cinq ans ?»

C’est une excellente question.

Pour reprendre les estimations du lecteur, cela veut dire que Bank of America, qui se vend actuellement à environ 6$ US vaudrait 17$ US et Wells Fargo vaudrait 47$ US par rapport à son cours de 26$ US (ce ne sont pas mes estimations, je le répète).

Sur la seule base du potentiel d’appréciation, Bank of America est plus attrayante. Mais le risque est une importante partie de l’équation. Parce que si vous avez, disons, 90% de chances de perdre 100% votre capital avec ce titre, ce placement devient une spéculation irrationnelle.

Il est toutefois très difficile d’évaluer et de quantifier le risque. De plus, une partie du risque est subjective à mon avis, dans le sens que certaines personnes sont prètes et capables d’en assumer beaucoup plus que d’autres (certaines gens se font croire des choses aussi, mais c’est un autre sujet). De plus, que vous soyez ou non capables de l’assumer n’a pas d’impact sur le risque en tant que tel.

Dans cet exemple précis, ce qui complique beaucoup les choses c’est le fait qu’il s’agisse de titres bancaires. Ces sociétés ont des bilans très complexes à analyser et à comprendre. En fait, comprendre les états financiers d’une banque, c’est avoir une bonne idée de la qualité de ses prêts. C’est aussi comprendre et maîtriser tous les produits dérivés qu’elle utilise dans la gestion de ses affaires.

Je vous avouerai qu’à bien des égards, ces états financiers sont devenus des boîtes noires dont l’évaluation repose surtout sur les dirigeants. En d’autres mots, je connais assez bien le président de Wells Fargo et j’ai confiance en lui (je suis la compagnie depuis 20 ans!). Je n’ai pas la même confiance dans le dirigeant de Bank of America.

Lorsque j’évaluerai le risque des deux sociétés, cette différence dans le niveau de confiance fera toute la différence. Et comme en fonction de mon approche de placement, je considère d’abord le risque de pertes, je préfère de beaucoup investir dans Wells Fargo.

En passant, l’évaluation du risque est cruciale. Vous devez toujours pondérer le potentiel de vos titres en fonction des risques de perte. C’est ce qui fait l’attrait d’un titre comme Berkshire Hathaway, comme je l’explique dans ma chronique dans le journal de cette semaine. Pondéré en fonction du risque (qui approche zéro), il est difficile de trouver un titre plus attrayant.

Bernard Mooney

 

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