Frozen!

Publié le 04/06/2014 à 08:38

Frozen!

Publié le 04/06/2014 à 08:38

En lisant le compte-rendu d’une recherche, j’ai fini par me dire que le plus récent grand succès de Disney au cinéma, Frozen contenait probablement une des plus cruciales leçons pour les investisseurs.

Je ne parle pas du contenu du film, que je n’ai pas vu. Je parle simplement de son titre.

Mark Hulbert, éditeur du Hulbert Financial Digest, et son équipe ont fait une étude intéressante. Cette publication se spécialise dans le suivi et l’analyse de centaines de bulletins financiers et de placement. M. Hulbert a voulu savoir, en utilisant son immense banque de données couvrant 30 ans, l’impact de la fréquence des transactions sur les rendements des portefeuilles des experts.

Et ce qu’il a découvert est fascinant. Pour chaque bulletin financier, Hulbert a comparé le rendement réel de son portefeuille à chaque année à ce qu’aurait été sa performance si les recommandations avaient été les mêmes. Autrement dit, ce qui se serait passé si le portefeuille avait été gelé du début à la fin de l’année, au lieu de changer au gré des recommandations.

Depuis le début des années 1980, les deux-tiers des portefeuilles auraient mieux performé en ne faisant aucune transaction. De plus, à chaque année, les portefeuilles «gelés» ont réalisé des performances supérieures à celles des portefeuilles réels dans lesquels des achats et des ventes ont été faits!

Mark Hulbert donne comme exemple l’année 2010 alors que les 500 portefeuilles suivis par son service ont réalisé en moyenne un rendement de 14,6%, ce qui est excellent sur une base absolue et par rapport au 12,8% du S&P 500. Toutefois, si les 500 portefeuilles avaient été gelés au début de 2010 sans permettre une seule transaction, le rendement moyen aurait été de 18,0%. Les gestionnaires auraient fait 3,4% de plus, en conservant tout simplement leurs actions.

C’est fantastique, vous ne pensez pas et tellement contre-intuitif quand on ne connaît pas vraiment le placement. Imaginez : ne rien faire est plus payant que l’activité, même supposément songée! Il n’y a qu’à la Bourse qu’une telle réalité puisse se confirmer.

Je ne crois pas que la conclusion de cette étude soit de ne jamais effectuer de transactions. Toutefois, cela devrait vous pousser à réfléchir à votre attitude devant l’activité à la Bourse. Contrairement à ce qu’on est tenté de penser, être actif en Bourse est un piège car transiger comporte une taxe, comprise des frais mais aussi des risques de se tromper.

Et il faut analyser prudemment et rationnellement ces risques avant de prendre une décision de placement. C’est vrai avant d’acheter et encore plus avant de vendre.

Il y a beaucoup à gagner à «geler» son portefeuille pour le long terme.

Bernard Mooney

 

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