Comme c’est son habitude, le marché boursier a terminé le mois d’octobre de façon à faire mal paraître le maximum de spécialistes. Les principaux indices américains ont fait un virage en «U» au milieu du mois pour rebondir vers de nouveaux sommets.
La performance boursière la semaine dernière a été particulièrement éclatante. Jeudi, la nouvelle d’une croissance économique américaine plus élevée que prévu au troisième trimestre (3,5%) a rassuré les investisseurs. Le lendemain, la Banque du Japon a surpris en annonçant des mesures additionnelles de stimulation économique.
Enfin, les résultats des sociétés américaines au troisième trimestre demeurent bons, avec des bénéfices en hausse de 7,2% jusqu’ici (plus de 360 sociétés du S&P 500 ont publié leurs résultats), selon Zacks. C’est un peu mieux que prévu.
Ce qui fait que l’indice Dow Jones a fini par progresser de 2% en octobre et le S&P 500 de 2,3%, tous les deux à de nouveaux sommets historiques. De son côté, l’indice Nasdaq a gagné 3% pour terminer le mois à un niveau pas vu depuis mars 2000. De son côté, le S&P/TSX a perdu 2,3% durant le mois, mais s’est tout de même ressaisi considérablement durant les derniers jours d’octobre.
Bien des investisseurs ont été surpris par la vigueur du rebond boursier. À la mi-octobre, tous les yeux étaient tournés vers l’Europe et les craintes économiques mondiales dominaient les manchettes. Deux semaines plus tard, on en parle pratiquement plus.
Il y a bien eu correction alors que le S&P 500 a reculé de 7,4% entre le 18 septembre et le 15 octobre. Le fait que la Bourse a rebondi d’environ 10% lors des deux semaines suivantes procurera de la matière pour fabriquer de nouvelles inquiétudes.
Après les craintes reliées au calendrier, septembre et octobre sont supposés être les pires mois de l’année, il y a eu celles d’un ralentissement, voire d’une récession en Europe, celles d’un marché trop exubérant qui n’a pas eu de corrections depuis des lunes, celles d’une Bourse trop chère, etc.
Mon point n’est pas de vous faire croire que ces craintes (et de nombreuses autres que je n’ai pas pris la peine de mentionner) sont injustifiées. Mon point est de vous souligner, encore une fois, que le marché est imprévisible à court terme.
Lorsqu’on vous dit qu’historiquement, le mois d’octobre n’est pas bon pour la Bourse, on veut vous laisser croire que cela n’augure rien de bon pour la Bourse. Or, que les mois d’octobre des 100 dernières années aient procuré en moyenne un rendement négatif ou peu reluisant ne vous donne AUCUNE maudite information sur ce que fera le marché boursier lors d’un mois d’octobre spécifique, soit celui de 2014.
C’est la même chose lorsqu’on vous dit que le mois de novembre est favorable aux actions. Encore là, on base cette affirmation sur une moyenne historique qui ne vous dit rien, mais vraiment rien sur ce que feront les marchés boursiers dans ce novembre spécifique.
Et considérer ce genre de corrélation avant d’investir c’est exactement la même chose que de consulter votre horoscope dans votre quotidien avant de décider de changer de carrière!
Si vous êtes pour avoir peur de la Bourse, au moins ayez peur sur la base d’éléments rationnels, comme les marchés sont trop volatils pour moi. Ne laissez pas le folklore boursier, qui domine le discours, vous affecter!
Bernard Mooney
