Année cruciale pour les financières américaines

Publié le 05/01/2012 à 21:08, mis à jour le 06/01/2012 à 12:16

Année cruciale pour les financières américaines

Publié le 05/01/2012 à 21:08, mis à jour le 06/01/2012 à 12:16

Blogue. S’il y a un segment du marché américain qui a déçu en 2011 c’est bien celui des financières. Avec une économie plus faible que prévu aux États-Unis et les risques d’éclatement en Europe, les grandes sociétés prêteuses ont généré des bénéfices décevants et leurs titres ont dégonflé. Une grande partie de la performance du marché boursier dépend d’un rebond de ce secteur.

C’est précisément ce que les analystes prévoient. En effet, les 184 analystes suivant les six plus importants prêteurs américains (des sociétés comme JP Morgan, Goldman Sachs et Bank of America) prévoient une croissance de 57% de leurs bénéfices cette année. Avant toutefois de célébrer, il faut se rappeler que ces mêmes analystes se sont trompés royalement en 2011 en prévoyant une croissance de 32% pour 2011 alors que la réalité a été moins rose. Les résultats ne sont pas encore publiés, mais on s’attend maintenant plutôt à une baisse de 18%!

La croissance économique nettement inférieure aux attentes et une baisse abrupte des revenus provenant des transactions d’obligations, entre autres, ont été des facteurs expliquant cette débandade.

Or, la croissance aux États-Unis revient depuis quelques mois, ce qui est essentielle pour raviver la croissance des prêts, le carburant de ces financières. De plus, ces sociétés ont réduit leurs dépenses de façon radicale. Bank of America par exemple a annoncé une réduction de cinq milliards de dollars (G$) US de ses dépenses sur une base annuelle; Goldman Sachs et Morgan Stanley de 1G$ US. On estime que plus de 230 000 emplois ont été perdus dans cette industrie, et on ne parle pas d’employés au salaire minimum.

Un simple retour à la normale pourrait propulser leurs bénéfices d’autant plus que la qualité du crédit continue de s’améliorer.

Enfin, malgré la forte hausse prévue, on ne parle non plus d’un retour fantastique. Les bénéfices prévus en 2012 restent inférieurs à ce que les analystes prévoyaient initialement pour 2011.

L'exemple de Goldman Sachs

Goldman Sachs est un bon exemple. Les analystes prévoient des profits par action de 12,69$US en 2012 par rapport à 5,58$US en 2011. Avant de crier aux prévisions loufoques, il ne faut pas oublier que Goldman Sachs a réalisé environ 15$US en 2010. Le titre se vend à moins de 8 fois ses profits prévus et est très loin de sa valeur comptable de 136$US. Un simple retour à sa valeur comptable signifie une hausse de 40% de son titre.

Il ne faut pas oublier les risques évidemment, mais cela fait de ce secteur un terrain fertile pour les chasseurs d’aubaines capables de vivre avec les particularités de cette industrie devenue maudite.

De quoi réfléchir pendant ce week-end…

Bernard Mooney

 

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.