UBS et son code d'éthique magique

Publié le 19/01/2010 à 14:35

UBS et son code d'éthique magique

Publié le 19/01/2010 à 14:35

« UBS lance un nouveau code d’éthique », titrait l’édition d’hier de Boursorama, un site web consacré à l’information financière en Europe.

Ainsi, en « lançant » son code d’éthique, UBS espère que, par magie, ces employés ne feront plus face à aucun problème éthique ou, alternativement, que ces problèmes trouveront solution dans le code en question.

Ces vœux pieux relèvent de la pensée magique et de l’éthique affichée.

L’éthique est une composante de la culture organisationnelle; elle encourage le désir de « Bien Faire » alors que le code n’est souvent qu’un énoncé des évidences que tous devraient connaître : « il faut respecter les personnes »; « il ne faut pas être en conflit d’intérêt » ou « personne n’est autorisé à utiliser les biens de l’entreprise ». Toutes ces affirmations relèvent de l’évidence et ne permettent qu’à certains dirigeants de se donner bonne conscience et de se laver les mains aux yeux de la population.

La plupart des codes énoncent aussi dans leur préambule une pléthore de valeurs, par exemple, que les employés doivent agir avec respect, diligence, impartialité, équité, efficience et loyauté sans pour autant définir l’attente reliée à ces valeurs. Une fois l’introduction passée, on ne retrouve plus aucune référence à ces éléments « mous ». Le code passe en vitesse supérieure en énonçant une quantité de comportements à bannir. Il est à noter que ces comportements sont, pour la plupart, illégaux.

Ainsi, les codes d’éthiques d’éthique les plus fréquemment rencontrés sont des codes de déontologie qui n’osent pas dire leur nom.

Au lieu d’interdire, ce que fait la déontologie, l’éthique, elle, promeut des comportements moralement positifs. Ainsi, si ne pas « mal faire » est une chose; « Bien Faire » est encore mieux. Mais le sujet n’est généralement pas traité dans les codes d’éthique dans leur forme actuelle.

La réflexion éthique assume que certains gestes ou comportements même si ils ne sont pas interdits, demeureront tout de même injustes. Ainsi, une entreprise qui aura l’éthique en tête proposera à ses employés de réfléchir avant d’agir, pas simplement de suivre un code aveuglément…

À la Société Générale, Jérôme Kerviel n’a pas enfreint son code d’éthique…

Au Québec, la présence de lois, de codes ou d’interdictions n’ont pas empêché Earl Jones ou Vincent Lacroix de commettre leurs crimes…

À ce que l’on sache, UBS, via son secret bancaire, accepte toujours des dépôts de sources obscures même si la loi l’interdit…

Un code d’éthique est certainement un élément important d’une forme de gestion éthique; il ne peut cependant être le seul, sinon, le code ne sera que de la poudre aux yeux.

 

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