Les marchés, la confiance et la perte de confiance

Publié le 18/01/2010 à 23:00

Les marchés, la confiance et la perte de confiance

Publié le 18/01/2010 à 23:00

 

La confiance ne se réclame pas, elle se gagne.

La confiance est un des ingrédients essentiels au fonctionnement des marchés financiers. Par exemple, on entends souvent dire « la compagnie ABC » a perdu la confiance des marchés ». Mais, au fond, que signifie cette affirmation? Quelle est cette confiance dont on parle tant et quelle est l’expression de cette perte de confiance à laquelle on fait référence?

Avant toute chose, il faut savoir que la confiance est un des éléments fondamentaux de l’éthique, de la vie en société et, surtout dans le cas présent, de la gestion éthique des marchés. Dans une entreprise, la confiance permet la délégation de pouvoirs et l’exercice de la responsabilité liée à ces pouvoirs. Sans la confiance, rien ne vaut. En effet, quelle valeur accorderai-je à votre parole si je ne vous fais pas confiance? Aucune, bien évidemment. Pourtant, l’évocation de la confiance est souvent réduite à la baisse du titre d’une entreprise. Cette perspective est très réductrice; l‘enjeu est bien plus grand.

En ces temps où, tantôt cyniques tantôt incrédules, on voit se succéder scandales politiques et malversations financières, le plus grave n’est peut-être pas tant la dilapidation des biens publics ou privés mais celle de la confiance envers ceux qui les gèrent. En conséquence, si Earl Jones est un criminel, tous les gestionnaires de fonds passent pour être des fraudeurs… Pourtant, la réalité est bien différente mais, devant l’incertitude, le doute s’installe et on comprend tout de suite l’étendue des dommages qui pourraient être causés par une telle perte de confiance.

Afin d’éviter les pertes de confiance, il faut savoir que les contenus de la confiance sont les mêmes que ceux de la responsabilité. Qu’il s’agisse d’un bien qu’on possède — quand par exemple on confie son portefeuille à un expert financier — ou qu’il s’agisse d’un proche — quand on confie une part de l’éducation des enfants aux institutions scolaires—, faire confiance, c’est déléguer l’avenir à quelqu’un d’autre. Et être responsable, c’est se porter garant pour l’avenir; le responsable est celui à qui on fait confiance.

On ne confie pas seulement des biens ou des bien-aimés; on confie également des idées, ce qui permet de comprendre que les mots « confiance » et « confidence » sont proches parents. Les chefs d’entreprises confient ou révèlent certaines de leurs idées pour l’entreprise via leur planification stratégique à leurs actionnaires et aux gestionnaires de fonds. Ces derniers attendent, en retour, une saine gestion des fonds qu’ils ont confiés à l’entreprise via l’achat de leurs titres. Afin de maintenir un haut niveau de confiance, les actionnaires et les gestionnaires de fonds demandent ponctuellement à l’entreprise de rendre des comptes par le biais de leurs rapports trimestriels et annuels. En rendant des comptes, les administrateurs doivent se montrer dignes de la confiance qui a été placée en eux.

Dans le sillage des scandales financiers de l’année dernière, et en prévision de ceux qui seront mis à jour en 2010, les administrateurs de société doivent comprendre la nature et l’ampleur du déficit de confiance créé par leurs malversations. Ils doivent aussi comprendre que la seule façon de regagner la confiance des actionnaires, des gestionnaires de fonds et des marchés en général est de démontrer leur intégrité par des gestes clairs, pas seulement par l’énonciation de leurs bonnes intentions.  Comme dans tout le reste, il faut faire ce que l'on dit et dire ce que l'on fait.

 

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