Le courtage immobilier et les "peddlers": Éthique de Tupperware

Publié le 03/05/2010 à 10:42

Le courtage immobilier et les "peddlers": Éthique de Tupperware

Publié le 03/05/2010 à 10:42

 

BLOGUE. C’était presqu’émouvant de lire dans La Presse de samedi dernier l’entrevue avec Monsieur Michel Beauséjour, chef de la direction de la Fédération des Chambres immobilières du Québec.

Dans cette entrevue, qui était coiffée du titre « Finie l’époque des peddlers », monsieur Beauséjour expliquait avec force de détails les implications de la nouvelle loi sur le courtage immobilier qui entrait en vigueur le 1er mai dernier. En quelques mots, cette loi vise à transformer le métier d’agent en une véritable « profession ».

Parmi les éléments contenus dans cette loi, on remarque l’arrivée de l’exigence accrue de formation, des examens multiples pour les divers types de transactions ainsi qu’un ajout au niveau de la responsabilité des agents (maintenant appelés « courtiers »).

En lisant les nombreuses dispositions de la nouvelle loi, on ne peut que saluer l’arrivée de telles exigences dans un secteur d’activité qui a souvent été géré de manière opaque et « au plus fort la poche ».

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Cependant, en regardant l'ensemble de la situation un élément me trouble et me laisse perplexe.

Avez-vous entendu les nombreuses publicités à la radio au cours des derniers mois qui scandaient : « venez passer votre permis d’agent d’immeubles avant l’arrivée de la nouvelle loi »! La publicité radio poursuivait en disant « l’obtention d’un permis sera plus difficile après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi ».

Les affirmations de monsieur Beauséjour et la campagne de publicité invitant à agir avant la nouvelle loi constituent un paradoxe que l’on peut résumer ainsi :

 

« Devenez agent d’immeuble maintenant (sous-entendu : et payez votre formation et vos cotisations) puisqu’à compter du 1er mai nous n’accepterons plus de personnes non-qualifiées comme vous…mais, pour l’instant, on en accepte encore. Faites vite »…

 

À moins que l’on puisse justifier la cohabitation de ces deux manières de voir, je crois que le secteur immobilier, en voulant refuser les « peddlers », a lui-même agi en « peddler »… Ce qui regarde mal…

Pour son effort, j’accorde à la Fédération des chambres immobilières un prix « Éthique de Tupperware »…

Qu’en pensez-vous?

*

 

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