Un bon produit pour investir dans les banques américaines

Publié le 18/09/2010 à 00:00

Un bon produit pour investir dans les banques américaines

Publié le 18/09/2010 à 00:00

Plusieurs investisseurs sont attirés par les options, en raison du pouvoir de l'effet de levier. En effet, si vous réussissez à acheter une option au bon moment, vous pouvez multiplier votre mise et gagner rapidement beaucoup d'argent.

Toutefois, les options, en raison de leur durée de vie limitée, sont risquées. Par exemple, au début de septembre, l'option d'achat d'actions de Gannett (NY, GCI) à un prix de 16 $ US d'ici la troisième semaine d'octobre coûtait 0,15 $ US. L'action ordinaire s'échangeait alors à 13,64 $ US. Il fallait donc que le le titre progresse de 3 $ US en quelques semaines. Même si on suppose qu'il s'agit d'une société solide, il est difficile de prétendre qu'on peut savoir que le titre s'appréciera de plus de 20 % précisément pendant cette période.

C'est pour cela que règle générale, ce genre d'options est peu utile pour les investisseurs qui ont une approche à long terme. Je dirais même que les LEAPS (Long-term Equity Anticipation Products), qui sont des options à long terme (de neuf mois à deux ou trois ans), sont également de trop courte durée.

Par contre, les bons de souscription émis par les grandes banques américaines dans le cadre du TARP (Troubled Asset Relief Program) sont des produits susceptibles d'intéresser les investisseurs. Évidemment, le prérequis est de considérer que le potentiel des titres bancaires américains au cours des prochaines années est attrayant. Sinon, laissez tomber.

Il s'agit de bons de souscription donnant le droit d'acheter des actions des banques d'ici 2018 ou 2019. Leur longue échéance vous donne suffisamment de temps pour en faire des placements intéressants. Le temps joue donc en votre faveur et non contre vous, dans la mesure où ces banques réalisent un bon rendement financier.

Lorsque les banques ont reçu de l'argent du Trésor américain, elles lui ont émis des bons de souscription. Or, quand les banques ont remboursé cet argent, le Trésor a retourné ces bons aux banques, ou il les a vendus dans le marché public. Dans ce dernier cas, les bons s'échangent à la Bourse de New York.

Le gestionnaire Francis Chou, des fonds qui portent son nom, présente neuf de ces bons de souscription qui pourraient être intéressants.

Ainsi, le bon de JP Morgan permet d'acheter des actions de cette banque à un prix de 42,42 $ US d'ici le 28 octobre 2018. Puisque le titre valait 39 $ US le 9 septembre, vous avez huit ans pour qu'il s'apprécie de moins de 10 %. Vous payez 13,69 $ US pour ce bon le 9 septembre, ce qui signifie que le titre doit s'apprécier de près de 17 $ US pour que vous réalisiez un gain. Cela équivaut à moins de 45 % en sept ans, soit environ 6 % par an, ce qui est fort attrayant.

Un autre aspect intéressant

L'autre originalité de ces bons, c'est que leur prix d'exercice est ajusté à la baisse en fonction du versement du dividende, si celui-ci excède un montant fixé d'avance.

Par exemple, si JP Morgan verse un dividende trimestriel de plus de 0,38 $ US, l'exercice du bon de JP Morgan sera réduit d'autant (le titre verse actuellement 0,05 $ US par trimestre). Cela signifie que si la banque verse un dividende de 0,50 $ US, le prix d'exercice de son bon sera réduit de 0,12 $ US (0,50 - 0,38 $ US).

C'est une provision intéressante, car les banques ont dû réduire, voire éliminer leur dividende pendant la crise. Une fois les nouvelles exigences de capitalisation connues, les dirigeants voudront récompenser leurs actionnaires en augmentant de façon importante leurs dividendes. Les détenteurs des bons de souscription ne seront pas pénalisés.

Malgré la longue échéance de ces bons, il y a des risques. M. Chou mentionne que leurs états financiers sont difficiles à déchiffrer et qu'il faut un haut niveau de confiance dans leur équipe de direction. La réforme américaine du système financier pourrait réduire leur capacité bénéficiaire. Les nouvelles normes de capitalisation pourraient exiger plus de capital et entraîner une baisse des bénéfices.

Il y a aussi tous les risques liés à l'économie : nouvelle récession, chômage élevé, rechute du marché immobilier et endettement des différents paliers gouvernementaux.

Malgré cela, la beauté de ces bons de souscription, c'est qu'ils vous donnent du temps pour que les titres bancaires progressent malgré tous ces obstacles.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/bernard-mooney

Une comparaison fascinante

James Paulsen, de Wells Capital Management, établit une comparaison fascinante entre le marché obligataire des années 1980 et celui d'aujourd'hui.

Au début des années 1980, après la flambée des prix et la hausse des taux directeurs, plus personne ne voulait d'obligations. En 1982, une récession a fait crouler l'inflation sous les 3 %, son plus bas niveau en une décennie. Vous pouviez acheter des obligations gouvernementales de 10 ans avec des rendements de plus de 10 %, pour un rendement réel de 7 %.

En mai 1983, après six mois de reprise, la crainte d'une reprise de l'inflation a fait grimper les rendements à 14 %. Ce n'est qu'en novembre 1985 que les obligations ont baissé sous les 10 %. Ce rendement était plus élevé qu'en 1980, alors que l'inflation approchait des 15 % !

Reprenez ce scénario en changeant le mot " inflation " par "déflation" et vous avez une bonne description du contexte actuel.

Vos réactions

" Comme tout autre marché, le marché obligataire a tendance à vouloir livrer les batailles du passé. "

- pbrasseur

" Le marché boursier semble plus prometteur que celui des obligations. "

- N.P.

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