Le bruit des marteaux comme antidote à la crise

Publié le 28/03/2009 à 00:00

Le bruit des marteaux comme antidote à la crise

Publié le 28/03/2009 à 00:00

La scène est désolante.

Des rues impeccables sont bordées d'élégants luminaires... au milieu de nulle part. Le nouveau quartier qu'elles devaient desservir est mort avec la crise. Une autre image montre des maisons neuves, désertes, que les mauvaises herbes sont en train d'encercler. Ailleurs, une famille évincée de chez elle s'entasse dans un motel miteux - à 1 200 $ par mois - en espérant malgré tout accumuler assez de fonds pour acheter autre chose.

Ces tranches de vie sont tirées d'un recueil de photographies mises en ligne par le Boston Globe (boston.com/bigpicture), le 18 mars, et intitulé Scenes from the recession. Saisissant !

Et pourtant, le printemps vient d'arriver. Théoriquement du moins... Chez nous, le retour de certains rituels de saison nous encourage à croire que la vie continue. Les visites libres de maisons à vendre se multiplieront, les gens vont se lancer dans le grand ménage, qui va donner lieu à d'innombrables ventes de garage, l'odeur âcre du barbecue va se répandre au gré des grillades, et les enfants vont sortir leur vélo pour s'inventer mille aventures.

C'est ainsi que les fins de semaine d'avril se déroulent au Québec. Ce sera bien différent aux États-Unis, où le moral reste bas. La tournée des ventes de garage se déroule autrement, en autobus, par exemple - les foreclosure tours - alors que des acheteurs potentiels visitent les résidences dont les occupants viennent d'être évincés, au Nevada, en Californie, en Arizona, en Floride et dans d'autres États gravement touchés. Il y a encore eu 74 000 reprises de possession en mars, et ce nombre pourrait grimper si le plan de l'administration Obama, qui veut aider les propriétaires vulnérables à refinancer leur dette, ne fonctionne pas.

Chez nous, on peut remercier, après coup, les prêteurs canadiens d'avoir généralement fait preuve de plus de rigueur que leurs collègues étrangers. En Grande-Bretagne, par exemple, on en est venu à offrir aux nouveaux acheteurs une hypothèque équivalant à 120 % de la valeur de la résidence convoitée. Pas de problème, ça va vous aider à payer les meubles, et comme le prix de l'immobilier grimpe toujours, vous allez retomber sur vos pattes. C'était avant. Aujourd'hui, les banques anglaises sont elles aussi en déroute.

Mais la relative insouciance dont nous profitons au Québec est trompeuse, comme le souligne la dernière mise à jour mensuelle de l'Indice d'habitation Desjardins. Desjardins note que la baisse des taux hypothécaires, qui se rapprochent de leur creux historique, va permettre au marché immobilier de se maintenir... temporairement, parce que les signes de faiblesse s'accumulent.

Au Québec, les mises en chantier sont moins nombreuses. Elles sont passées sous la barre des 40 000 en février. Parallèlement, les ventes de maisons existantes ralentissent aussi, et février marque le cinquième mois consécutif de repli du nombre des transactions. Il ne faut cependant pas sauter aux conclusions et en déduire que les acheteurs se sont volatilisés : les panneaux "à vendre" sont eux aussi devenus plus rares en février, et Desjardins estime que cela témoigne d'un certain sang-froid des propriétaires, qui ne cèdent pas à la panique.

Nous pouvons encore souffler. Mieux, les crédits à la rénovation consentis par Québec et Ottawa vont susciter la plus réconfortante musique qui soit en période de turbulences économiques : le son des marteaux, des scies et des vrilles en tous genres, qui serait dérangeant au petit matin s'il ne représentait pas un antidote à la crise. Qu'est-ce que les Américains ne donneraient pas pour l'entendre !

Le Canadien au sommet de sa valeur

Parlant de ventes de garage, il s'en prépare une grosse qui risque de toucher le Québec en plein coeur : George Gillett songe à se départir du Canadien parce qu'il doit alléger sa dette.

Personne ne connaissait M. Gillett quant il est apparu dans le portrait, à la fin de l'année 2000, mais il a rapidement pris sa place dans l'album de famille et les partisans vont le regretter.

Mettez-vous à sa place : s'il doit vendre, autant le faire tout de suite étant donné que le club, et tout le groupe, n'a jamais valu autant. Le Centre Bell est plein soir après soir, les loges d'entreprise sont toutes vendues, les spectacles sont courus, malgré la crise.

La suite est incertaine. Quand une équipe mène 2 à 0 en fin de deuxième période, rien ne dit que le match soit gagné. C'est la même chose en affaires. La vente du Canadien est une option qui paraît logique, qu'elle nous plaise ou non.

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