" Cet été, restez donc au Québec ! "

Publié le 21/03/2009 à 00:00

" Cet été, restez donc au Québec ! "

Publié le 21/03/2009 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Comment l'industrie touristique québécoise est-elle touchée par la récession ?

Nous croyons que la clientèle américaine va continuer de baisser de façon importante. L'Association touristique régionale (ATR) de la Gaspésie vient de recevoir un coup de fil d'un grossiste américain en voyages lui annonçant qu'il rayait la région de sa liste. Du côté de l'Europe, il ne faut pas se faire d'illusions non plus. Nous espérons une recrudescence du tourisme venant de l'intérieur, et c'est pourquoi nous avons invité le gouvernement à lancer avec nous une campagne nationale réinvitant les Québécois à voyager ici l'été prochain. Un peu comme le Buy American de Barack Obama !

Est-ce que cela sera suffisant ou prônez-vous d'autres moyens pour protéger l'industrie ?

Les entreprises de tourisme doivent profiter de la récession pour mettre à jour leur offre et moderniser leurs infrastructures. Le moment est opportun. Par exemple, des pourvoiries en Abitibi-Témiscamingue passent de la catégorie deux étoiles à celle trois étoiles. Mais pour cela, il faut de l'argent. Or, dans les régions, les entreprises touristiques sont sous-capitalisées et très petites : 96 % d'entre elles comptent moins de 50 employés. De plus, leurs partenaires privés réduisent leurs budgets en raison de la crise. Québec doit donc les soutenir davantage. Lors de la dernière assemblée de notre conseil, nous avons arrêté une stratégie qui consiste notamment à injecter 25 millions de dollars sur deux ans pour protéger et stimuler l'industrie et revoir les programmes de soutien pour les adapter aux réalités des petites entreprises. Nous avons répertorié une quarantaine de programmes pour lesquels il faudrait changer les critères. Dans certaines régions, le tourisme représente 60 % des emplois.

Quelles sont les grandes lignes de votre plan ?

La création d'une cellule de crise, à laquelle siégerait la ministre du Tourisme, Nicole Ménard. Lors de la crise du SRAS, le ministère du Tourisme a attendu de voir ce que l'Ontario ferait avant de bouger. Cette fois-ci, il faut bouger plus vite. Nous proposons au gouvernement de bonifier de 5 millions par année pendant deux ans les ententes de partenariat régionales en tourisme pour le programme de développement de l'offre. Après avoir visité les ATR, je peux vous assurer que les montants actuels sont insuffisants. Nous aussi suggérons l'ajout de 12,5 millions à la promotion du Québec, tant à l'extérieur, où nous ne pouvons pas nous permettre de réduire notre visibilité, qu'à l'intérieur. Bref, nous ne demandons pas de réinventer la roue, mais de bonifier des programmes existants. Il en va des 397 000 emplois directs et indirects que supporte le tourisme.

suzanne.dansereau@transcontinental.ca

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