Gérer son REER en s'inspirant des Steelers de Pittsburgh

Publié le 07/02/2009 à 00:00

Gérer son REER en s'inspirant des Steelers de Pittsburgh

Publié le 07/02/2009 à 00:00

La victoire des Steelers de Pittsburgh au Super Bowl met en évidence une vérité fondamentale : pour gagner, miser sur la défensive représente souvent la meilleure stratégie.

C'est vrai pour le sport, et ça l'est tout autant pour les REER.

Les investissements "olé olé", comme les jeux acrobatiques des joueurs offensifs, sont plus passionnants. Mais à la longue, ils obtiennent moins de succès. Les résultats financiers désastreux de l'année 2008 nous l'ont cruellement démontré.

Fin janvier, l'Institut canadien de la retraite et des avantages sociaux (ICRA) tenait à Québec un congrès où l'auditoire était invité à répondre à un sondage. Des experts faisaient ensuite leurs commentaires.

Les participants devaient entre autres se prononcer sur la question suivante : que convient-il de faire si son REER a diminué de façon importante, surtout lorsque l'heure de la retraite approche ?

Toutes sortes de solutions étaient proposées. Mais Stéfane Marion, économiste et stratège en chef au Groupe financier Banque Nationale, n'y est pas allé par quatre chemins. Il a répondu qu'à la base, le problème ne devrait même pas se poser. On n'est tout simplement pas supposé prendre des raccourcis avec un REER à la veille de sa retraite. L'heure n'est plus aux acrobaties. Il ne reste plus assez de temps pour se sortir du bourbier.

On prend trop légèrement des risques en voulant faire gonfler ses placements. Les images publicitaires de gens bronzés qui jouent au golf dans des endroits exotiques sont séduisantes. Pour vivre cette vie de pacha, il faut de l'argent, souvent bien plus qu'on n'en a mis de côté. Mais la belle vie est si attirante... C'est alors qu'on succombe à la tentation, et que la Bourse devient une sorte de casino.

Comprenons-nous : acheter des actions n'est pas un crime et il est légitime de vouloir diversifier ses placements. Mais beaucoup d'épargnants tentent le diable en misant de façon disproportionnée sur les marchés boursiers. C'est comme s'ils plaçaient tous leurs bagages du même côté du bateau. Tôt ou tard, il risque de basculer. Mieux vaut lester adéquatement son portefeuille avec des obligations, des placements garantis et autres outils, moins excitants peut-être, mais combien plus sûrs.

Il faut beaucoup de volonté pour résister au chant des sirènes. Un peu de philosophie, aussi, comme pour admettre qu'on ne peut pas transformer sa vie en comptant d'abord sur la chance, car il en faut pour marquer le gros coup. Ce qui ne signifie pas qu'il faille se résigner. Faire fructifier ses économies est un travail de longue haleine, et tant mieux si, par bonheur, on remporte en chemin un gros lot. Mais il ne faut pas compter là-dessus. Pas plus, comme le suggérait une réponse ironique à une question du sondage, que de baisser les bras en vendant tout et en cachant son argent sous le matelas.

Repensez aux Steelers : voici l'équipe qui a remporté le plus de Super Bowl (six), et elle gagne pourtant ses matchs à la dure. Pouvez-vous en dire autant de votre portefeuille ?

Des prévisions encourageantes

Cela dit, les conférenciers invités par l'ICRA se sont révélés plutôt optimistes sur les perspectives d'embellie des marchés financiers. Outre Stéfane Marion, on retrouvait autour de la table ronde Pierre Ouimet, de Global Asset Management, et Vincent Delisle, de Scotia Capitaux.

Par exemple, tous voient l'indice S&P/TSX finir l'année 2009 en hausse par rapport à 2008, et même de façon marquée. M. Delisle prévoit que la Bourse canadienne progressera de 20 % cette année, tandis que ses collègues Ouimet et Marion avancent respectivement les chiffres de 15 et 9 %. Ils sont encore mieux disposés à l'égard de l'indice américain S&P 500, qui pourrait bondir de 25 % !

Sur quoi se basent-ils pour prévoir une telle remontée ? Une conjugaison de facteurs.

D'abord, les plans de relance des gouvernements finiront par avoir un impact. L'activité va reprendre, même si ces interventions musclées risquent de réveiller l'inflation.

Puis il y a le marché boursier lui-même, de nombreux secteurs étant sous-évalués en raison du climat de méfiance. Les experts mentionnaient aussi les données historiques touchant les dernières récessions : en moyenne, elles ont duré de 22 à 24 mois. Or, aux États-Unis, la crise sévit depuis déjà 14 mois. Ce qui signifierait un réveil en deuxième moitié de 2009. Et comme la Bourse est, par essence, un indicateur avancé, elle devrait se redresser un peu plus tôt que l'économie. Souhaitons-le !

rene.vezina@transcontinental.ca

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