Nokia et Microsoft : le partenariat de la dernière chance

Publié le 09/03/2012 à 14:50, mis à jour le 10/03/2012 à 12:08

Nokia et Microsoft : le partenariat de la dernière chance

Publié le 09/03/2012 à 14:50, mis à jour le 10/03/2012 à 12:08

Stephen Elop, chef de la direction de Nokia, avec Steve Ballmer, chef de la direction de Microsoft Corp. Photo : Bloombe

BLOGUE. Ce qu'il y a de merveilleux avec la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine, c'est qu'elle force les entreprises cotées en Bourse à être parfois étonnamment candides. C'est le cas de Nokia, par exemple, qui exprime dans un document déposé tout récemment plusieurs inquiétudes à propos de son association avec Microsoft dans le domaine du sans fil.

On le sait, les choses ne vont plus aussi bien qu'elles ont déjà été pour Nokia. Autrefois leader incontesté du marché du sans fil, l'entreprise a très mal négocié le virage vers les téléphones intelligents. L'iPhone et les appareils Android l'ont rapidement reléguée à un rôle très secondaire dans ce segment, qui gagne en popularité au détriment de celui des téléphones de base (appelés feature phones dans le jargon).

En avril 2011, dans une ultime tentative de redresser la barre, le nouveau PDG de Nokia, un ancien de Microsoft, a conclu une entente avec son ancien employeur. Nokia a choisi de tout miser sur le système Windows Phone de Microsoft pour se relancer. Les deux entreprises ne travaillent pas ensemble de façon exclusive, mais elles sont des partenaires privilégiés.

La décision est compréhensible. Nokia a maintes fois démontré qu'elle est excellente pour construire des appareils, mais exécrable pour ce qui est des logiciels. Développer son propre écosystème relevait donc de l'utopie. Elle n'allait pas non plus être capable d'utiliser celui d'Apple. Quant à Google, elle risquait de n'y devenir qu'un manufacturier parmi tant d'autres, rapidement pris à la gorge par des marges atrophiées.

Avec Microsoft, Nokia obtenait la chance de se distinguer et d'être LE manufacturier d'une plateforme. On a vu les premiers résultats de ce partenariat avec les premiers modèles Lumia, qui sont maintenant disponibles au Canada et qui ont reçu un accueil plutôt favorable de la critique. (Je devrais en avoir un à l'essai la semaine prochaine, je vous donnerai mes impressions). 

Mais rien n'est encore gagné, loin de là, et Nokia en semble bien consciente. Dans un document soumis à la SEC (PDF), elle prévient d'abord que « la création d'un écosystème autour de la plateforme Windows Phone qui reçoive l'acceptation des parties impliquées et atteint une masse critique suffisante est essentielle afin de faire de nos appareils avec Windows Phone un choix concurrentiel ».

C'est effectivement le premier défi qui guette Nokia et Microsoft, le même avec lequel Research in Motion a aussi de la difficulté : s'assurer que les développeurs d'applications et les fournisseurs de contenus (musique, films, émissions de télévision, livres, etc.) montent à bord de leur train.

Nokia note aussi qu'il pourrait être difficile de revenir en arrière. La carte Microsoft pourrait être sa dernière.

« Si notre partenariat avec Microsoft ne nous bénéficie pas comme prévu, nous pourrions avoir limité nos options afin de bâtir un écosystème compétitif avec un autre partenaire ou de nous joindre à un autre écosystème à temps ou de façon profitable. »

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