Le marché du sans fil est suspendu aux lèvres du gouvernement

Publié le 06/02/2012 à 11:02, mis à jour le 06/02/2012 à 11:54

Le marché du sans fil est suspendu aux lèvres du gouvernement

Publié le 06/02/2012 à 11:02, mis à jour le 06/02/2012 à 11:54

Les lobbyistes à pied d'oeuvre

Mais avant même d'ouvrir les enchères, il faut en déterminer les règles. Et les lobbyistes sont à pied d'oeuvre depuis déjà longtemps dans ce dossier. C'est d'ailleurs ce qui explique que M. Hennessy fasse actuellement la tournée des journalistes pour faire valoir le point de vue de Telus.

En 2008, les lobbyistes des « nouveaux entrants », Quebecor en tête, avaient réussi à convaincre le gouvernement fédéral de leur réserver en exclusivité une part des fréquences. La manoeuvre avait pour but d'éviter que les trois grands que sont Bell, Telus et Rogers ne puisent dans leurs poches profondes pour accaparer tout le spectre, quitte à surpayer, afin que leur commerce reste exclusif.

C'est une position pour laquelle milite encore Quebecor, selon une publication spécialisée. L'entreprise aurait tout récemment changé sa position, après avoir d'abord milité pour une formule de « plafond ».

C'est cette formule de « plafond » que favorise aussi Telus.

« En 2008, nous disions que l'enchère devrait être ouverte à tous, indique M. Hennessy. Cette fois, nous reconnaissons que le ministère a clairement établi trois objectifs, soit de créer un équilibre entre les anciens et les nouveaux joueurs, de maximiser les investissements dans la technologie LTE et de favoriser l'étendue des réseaux et des services dans les régions rurales. C'est pourquoi nous suggérons qu'il y ait un plafond sur la quantité de fréquences que peut se procurer un seul acheteur. Cela assurerait qu'il y ait plus que trois gagnants. »

Le domaine du sans fil est à peu près ce qui se fait de plus complexe à expliquer en termes techniques. Que les puristes me pardonnent de simplifier un peu (mais ne vous gênez pas pour me corriger si j'erre).

En 2008, selon M. Hennessy, la « quantité » de fréquences disponibles était d'environ 90 Mhz. Cette fois, on parle plutôt d'environ 50 Mhz. Et une entreprise a besoin d'en détenir au moins 10 Mhz pour que ce soit utilisable de façon commerciale. En plafonnant la quantité à 10 Mhz, selon M. Hennessy, on pourrait donc s'assurer qu'il y ait cinq gagnants, ce qui signifie qu'à peu près tout le monde serait servi.

C'est d'autant plus vrai qu'il faut de plus en plus s'attendre à ce que des entreprises partagent réseaux ou fréquences, comme Telus le fait avec Bell, en raison de la raréfaction des fréquences.

Évidemment, ce n'est peut-être pas la solution préférée du gouvernement. Plus les règles assurent des fréquences à tous, moins élevés seront les dividendes.

À ce chapitre, la dernière enchère a créé beaucoup trop d'injustice, selon Telus.

« Les nouveaux entrants pouvaient miser sur toutes les fréquences, alors que nous ne pouvions miser sur celles qui leur étaient réservées. Elles misaient donc d'abord sur les fréquences "publiques", pour que les prix de celles qui leur étaient réservées restent bas. Il en est résulté quelque chose comme 336 rondes d'enchères, ce qui doit être un record du monde. Au total, les prix étaient 40% plus élevés que ce qu'on a vu aux États-Unis. C'est de l'argent qui ne va pas dans l'équipement de réseau. »

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