Photo : Bloomberg
BLOGUE. C'était à prévoir et on y est : Apple, autrefois chouchoutée à cause de son statut de négligée, a maintenant une grosse cible rouge dans le dos.
Et les tireurs sont nombreux. La première vague d'assauts est venue des groupes de défense des droits des travailleurs, qui ont ciblé les conditions de travail dans les usines chinoises qui fabriquent les iPhone, les iPad et autres appareils pour le compte d'Apple.
Il a fallu réagir rapidement pour éviter un désastre de relations publiques comme celui qui a longtemps affecté Nike, à l'époque. La situation n'est pas encore réglée, mais Apple semble être en voie de réussir à limiter les dégâts. On a notamment ouvert les usines à des visites d'organismes internationaux et le PDG Tim Cook s'est lui-même rendu sur place. Bon travail.
La deuxième vague est venue des pirates informatiques.
Depuis la nuit des temps, les ordinateurs d'Apple sont réputés beaucoup plus sécuritaires que ceux utilisant Windows. Les admirateurs des produits d'Apple ont toujours voulu croire que c'était parce qu'ils étaient intrinsèquement plus sécuritaires. C'est peut-être vrai, on ne le sait pas encore de façon certaine.
Mais chose certaine, les faibles parts de marché des Mac n'incitaient pas les pirates à s'y attaquer. Qui plus est, Apple était un peu vu comme la petite entreprise rebelle ennemie du grand méchant Microsoft, ce qui pouvait lui attirer une certaine sympathie.
Maintenant, Apple est l'entreprise la plus riche du monde. Pour utiliser des formules anglophones, Apple est devenu « The Man ». Et il y a beaucoup de gens qui rêvent de « stick it to The Man », peu importe qui est « The Man ». Cette popularité a beau être surtout due aux appareils mobiles, les ordinateurs Mac deviennent eux aussi de plus en plus populaires, y compris dans les milieux d'affaires, toujours plus intéressants pour les pirates.
Résultat : on a vu apparaître il y a quelques jours un rare virus (« un cheval de Troie », pour être techniquement plus exact) qui a réussi, selon les estimations disponibles, à infecter environ 600 000 ordinateurs. Contrairement à d'autres « virus » qui ont déjà égratigné la plateforme Mac avant, celui-ci, baptisé Flashback, était doté de capacités réellement dangereuses, notamment celle de dérober des mots de passe et de les acheminer sur un serveur contrôlé par l'auteur du virus.
Encore là, la réaction d'Apple a été plutôt efficace. Les mises à jour nécessaires ont été apportées relativement rapidement et le nombre d'ordinateurs infectés a cessé de croître, pour finalement diminuer drastiquement.
Il n'en reste pas moins que Flashback est un avertissement de plus. Le temps où Apple était vu comme un gentil toutou à qui tout le monde faisait des beaux yeux est terminé. La plus grande entreprise au monde a maintenant une immense cible rouge peinturée dans le dos et les attaques ne font probablement que commencer.
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