En direct de l'E3: THQ est dans le trouble

Publié le 06/06/2012 à 16:22

En direct de l'E3: THQ est dans le trouble

Publié le 06/06/2012 à 16:22

BLOGUE. Malgré les turbulences que traverse l'entreprise, l'avenir du studio montréalais de l'américaine THQ n'est pas menacé, estime son directeur général, Dave Gatchel.

Le ciel est sombre au-dessus de la tête de THQ, qui a durement souffert des changements survenus dans l'industrie du jeu vidéo au cours des dernières années. Cette entreprise américaine avait été bâtie sur le succès de jeux de qualité moyenne, associés à des franchises populaires du monde du divertissement (télé, cinéma, etc.)

Or, ce créneau s'est littéralement écroulé. À l'exception de la série Batman produite par Warner Brothers, la liste des plus grands noms du domaine du jeu vidéo n'est composée que de propriétés conçues d'abord pour le jeu vidéo.

Qui plus est, le marché s'est polarisé autour des grands titres à succès, qui battent record par-dessus record, au détriment des jeux de milieu de gamme.

Le PDG d'Ubisoft Montréal et Toronto, Yannis Mallat, parle d'un marché qui « n'a plus de ventre », divisé entre les superproductions et les petits jeux de nature sociale ou mobile.

« Qui aurait cru qu'un jour nous arriverions à vendre plus de 20 millions d'exemplaires d'un jeu?, illustre pour sa part Martin Tremblay, président de Warner Brothers Interactive Entertainment. Aujourd'hui, quand t'es big, t'es bigger. Après, tu peux être 50e ou 250e, tu es à la même place, dans le trouble. »

C'est exactement où se situe THQ : dans le trouble. Pour la première fois, elle n'a aucun kiosque à l'E3. À la Bourse, sa valeur n'est plus que d'environ 47 M$ US, ce qui correspond à peine au budget d'une superproduction actuelle. À 0,69 $, le prix de son action n'est plus assez élevé pour assurer son inscription au marché NASDAQ. Elle devra procéder à un regroupement d'actions avant le mois de juillet pour éviter que son inscription ne soit révoquée.

L'entreprise sait que son salut passe par la création de jeux de grande qualité. C'est d'ailleurs pourquoi elle a embauché à fort prix celui qui a créé Assassin's Creed pour Ubisoft, Patrice Désilets. Le projet sur lequel travaillent Désilets et son équipe à Montréal est crucial pour l'entreprise.

C'est entre autres ce qui explique pourquoi THQ Montréal n'a à peu près pas été touché par les coupures et les fermetures imposées aux quatre coins de la constellation THQ. Même le grand patron de la production, Danny Bilson, y a goûté. Il a été remplacé la semaine dernière, quelques jours à peine avant l'E3. Jason Rubin, cofondateur du studio à succès Naughty Dog, a été nommé président de l'entreprise.

« Jason n'en est qu'à sa cinquième ou sixième journée de travail, alors il est trop tôt pour vraiment connaître quelle sera la nouvelle stratégie », fait valoir en entrevue le patron montréalais, Dave Gatchel.

« Mais on sait que la direction croit fermement en Montréal et qu'ils veulent y mettre de l'emphase. Nous avons même eu des discussions préliminaires à savoir comment nous pourrions venir en aide à d'autres studios. »

L'essentiel des forces de THQ Montréal est évidemment concentré sur le projet mené par Patrice Désilets. Le studio a aussi collaboré au jeu Darksiders II, qui sera lancé en août prochain et supervise la production par un tiers de Homefront 2.

« Nous sommes aussi en discussions depuis un bon moment pour lancer un deuxième projet à Montréal, a indiqué M. Gatchel. Ça a toujours été la stratégie d'en faire un studio avec plus d'un projet. C'est définitivement dans les plans, nous n'attendons plus que le feu vert. »

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