Comme bien des Montréalais, Michel Leblanc a été surpris par l'ampleur des révélations à la commission Charbonneau. Il n'a rien vu venir. Il comprend que l'administration municipale, principale flouée, ait mis en place des mécanismes de protection, quitte à retarder certains projets. «Les entreprises doivent faire la démonstration qu'elles ont modifié leurs règles de fonctionnement. Ça peut se faire rapidement. En quelques mois.»
La commission Charbonneau, de son côté, traînera encore plusieurs mois, voire des années. Si l'exercice ne sert qu'à reproduire, ad nauseam, l'analyse du même système, «ça peut devenir non pas tant nuisible qu'inutile».
En attendant, un nouveau maire sera élu à Montréal en novembre. On lui demandera bien sûr une intégrité irréprochable. Mais attention, dit M. Leblanc, l'obsession de l'intégrité ne doit pas pénaliser le contenu ni la bonne gestion. «La compétence, c'est ce dont Montréal a besoin. Un maire parfaitement intègre mais incompétent ne sera pas utile.»
Le bon gars au bon endroit
«Michel Leblanc est la bonne personne au bon endroit», nous avait dit Marcel Côté, conseiller stratégique chez KPMG-Secor, il y a quatre ans.
Il avait côtoyé le président de la Chambre lorsque celui-ci était consultant chez Secor. Quatre ans plus tard, il estime que Michel Leblanc «a été une agréable surprise. Il n'était pas habitué à être sur la place publique.» L'économiste était d'abord et avant tout un analyste. «Il s'est converti en véritable porte-parole du milieu des affaires, en vrai leader, ajoute M. Côté. Il est de tous les gros dossiers. Il est près des dirigeants. Et il a un bon rapport avec la nouvelle génération de jeunes entrepreneurs.
«Il est heureux dans son job, ça paraît», ajoute M. Côté.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain compte 7 000 membres. Le budget de l'organisation s'établit à 12,7 millions de dollars en 2013, 4,4 M $ de plus qu'à l'arrivée de M. Leblanc.