Stimulée par un ouragan énergétique

Publié le 22/11/2008 à 00:00

Stimulée par un ouragan énergétique

Publié le 22/11/2008 à 00:00

L'énergie change le visage du Nouveau-Brunswick. Plus de 25 milliards de dollars seront investis d'ici 10 ans. Au programme, la construction d'une deuxième raffinerie par Irving Oil, à Saint-Jean, et la rénovation et l'expansion de la centrale nucléaire de Pointe-Lepreau, dans le Sud de la province. À cela s'ajoute le développement de l'industrie éolienne.

"Notre province veut devenir le centre énergétique de l'Est du Canada", indique Jack Keir, ministre de l'Énergie du gouvernement libéral de Shawn Graham.

Irving Oil, qui exploite déjà une raffinerie qui produit quotidiennement 300 000 barils, veut en construire une deuxième de même capacité pour exporter davantage de pétrole raffiné en Nouvelle-Angleterre. "Le marché de Boston continuera de croître. Avec l'offre actuelle, on aura du mal à répondre aux besoins de cette région", dit Tim Curry, président de l'Atlantica Centre for Energy, un organisme qui fait la promotion du secteur de l'énergie dans les provinces de l'Atlantique.

Le géant néo-brunswickois s'est associé à BP pour mener une étude de faisabilité. Ce projet de 7 milliards de dollars serait le plus important investissement privé de l'histoire des provinces atlantiques.

Des PME néo-brunswickoises profitent de la bulle énergétique. C'est le cas de The Tankshop, une entreprise qui se spécialise dans la fabrication de réservoirs.

Fondée en 1952, cette PME d'une trentaine d'employés, située à Caraquet, construisait des bateaux de pêches jusqu'à il y a une quinzaine d'années.

Pour ne pas sombrer avec l'industrie des pêche, elle a décidé de se concentrer sur la fabrication de réservoirs en acier. "Au début, nous étions dans le secteur commercial, mais depuis trois ans, nous oeuvrons dans l'industriel. Nous travaillons notamment avec Irving Oil. Le développement de l'industrie énergétique est bon pour nous", dit Éric Dugas, responsable de l'ingénierie et des ventes de The Tankshop.

Le secteur nucléaire

Le secteur de l'énergie nucléaire profite de la vague. Énergie NB terminera l'an prochain la rénovation de la centrale nucléaire Pointe-Lepreau, un projet de 1,4 milliard.

De plus, l'équipe Candu, un consortium privé qui comprend notamment General Electric, Hitachi et SNC-Lavalin, a présenté une étude de faisabilité au cours des derniers mois afin d'ajouter un second réacteur nucléaire à la centrale de Pointe-Lepreau. Il s'agit d'un investissement de 4 milliards qui créerait 4 000 emplois pendant la construction et 500 autres par la suite.

"L'étude de faisabilité visait à répondre aux questions suivantes : y a-t-il un marché pour exporter cette énergie en Nouvelle-Angleterre ? Le groupe dispose-t-il du financement nécessaire pour aller de l'avant ? Peut-on vendre cette énergie à prix compétitif ? L'étude de l'équipe Candu a répondu par l'affirmative à ces trois questions", explique Jack Keir.

Le ministère de l'Énergie a mené une étude de faisabilité indépendante qui est arrivée à la même conclusion, ajoute le ministre Keir.

Dans les prochains mois, le groupe Candu devra finaliser ce gros financement dans un contexte où l'accès au crédit s'est resserré. "Il s'agit d'un projet dont le financement est privé et propriété du secteur privé. Énergie NB s'occupera de l'exploitation quotidien", note le ministre.

Jack Keir espère que l'étude d'impact environnemental sera lancée d'ici Noël.

Nouveau parc éolien

L'énergie éolienne n'est pas en reste. Les premières éoliennes du Nouveau-Brunswick tourneront d'ici la fin de l'année dans le Sud-Est de la province. Le gouvernement veut produire 400 mégawatts (MW), environ 10 % des besoins.

Lors du passage du journal Les Affaires, le gouvernement inaugurait un parc d'éoliennes de 100 MW construit par l'albertaine TransAlta.

Même si le Nouveau-Brunswick a un potentiel éolien de 4500 MW - qui doublerait la puissance totale générée -, on ne retrouvera pas de grandes tours partout sur le territoire demain matin, assure le président et chef de la direction d'Énergie NB, David Hay.

"Pour exploiter efficacement l'éolien, on doit avoir une autre source en renfort quand le vent est insuffisant. C'est le principal défi que nous devons relever", dit-il.

Le potentiel éolien vient diversifier le portefeuille énergétique de la province, croit M. Hay. "Nous produisons de l'énergie nucléaire, thermique, hydroélectrique et éolienne. Nous sommes l'une des sociétés publiques les plus diversifiées et compétitives."

Malgré le fait que le marché de l'énergie soit ouvert au Nouveau-Brunswick depuis 2004, aucun client industriel n'a délaissé Énergie NB, souligne David Hay.

175 000

Nombre de barils de pétrole exportés en Nouvelle-Angleterre par jour.

Irving Oil, un poids lourd de l'économie néo-brunswickoise

Le Nouveau-Brunswick abrite une des plus importantes raffineries au Canada, celle d'Irving Oil, à Saint-Jean. Construite en 1960, elle produit 300 000 barils par jour.

Une deuxième raffinerie

Irving Oil souhaite construire d'ici quelques années une deuxième raffinerie qui produirait quotidiennement 300 000 barils de produits pétroliers. La multinationale BP s'est associée à Irving Oil pour mener une étude de marché, établir les coûts de construction et évaluer les risques associés à ce chantier majeur pour le Sud du Nouveau-Brunswick.

Le projet proposé représente un investissement de 7 milliards de dollars. Il créerait 5 000 emplois pendant la construction et 1 000 autres pour le fonctionnement de la raffinerie.

Source : Atlantica Centre for Energy

42 %

Proportion des exportations canadiennes de produits pétroliers attribuable au complexe de Saint-Jean.

60 % des véhicules roulant dans la région de Boston consomment de l'essence raffinée à Saint-Jean.

Boston

Saint-Jean

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