Il n'y a pas de solutions magiques pour améliorer la fluidité des déplacements, et le sud du Québec subit les conséquences des erreurs du passé, dit Jacques Roy, professeur en gestion des transports à HEC Montréal. Mais dans toutes les constructions et reconstructions d'autoroutes ou de ponts, il faut penser systématiquement à réserver des voies aménagées pour le transport en commun et le covoiturage, ajoute M. Roy.
Et il faut faire fi des projets à la mode, mais non rentables (tramway dans les rues du centre-ville ou navette vers Dorval) et investir dans ce qui fonctionne bien, soit les trains de banlieue. "La ligne prévue vers l'est de la métropole a déjà été mise sur la glace", déplore-t-il.
"On ne fait qu'un grand projet de transport en commun par décennie, le dernier étant le métro de Laval, et ce n'est pas suffisant", dit de son côté Paul Lewis, professeur à l'Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal. La part de marché du transport en commun a diminué depuis 30 ans, parce que l'offre est insuffisante. "Le transport en commun ne nous amène pas là où l'on veut, dit-il. Si vous travaillez à Saint-Laurent, où il y a pourtant beaucoup d'entreprises, ça sera plus facile en voiture."
Il faut aussi densifier le territoire par des mesures fiscales, par exemple. "Aller chercher la clientèle de banlieue est très coûteux", ajoute Paul Lewis.