On connaît son franc-parler et son sens de la formule. Le 11 avril dernier, Monique Jérôme-Forget n'a pas dérogé à son style. «On est parfois un peu trop sérieuses. Mesdames, apprenez à jouer au golf et... soyez bonnes !» a-t-elle lancé devant les membres du Réseau des femmes exécutives (WXN). Pour avancer, il faut se prendre en main et réseauter, a expliqué en substance l'ancienne ministre des Finances du Québec.
Cela rejoint le propos de Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook : «Mesdames, remuez-vous !» disait-elle en lançant son livre Lean In au début de l'année.
Ces sorties soulèvent toujours la même question : les femmes devraient-elles se débrouiller toutes seules pour accéder à des postes de responsabilité ou faut-il les aider en imposant des quotas aux conseils d'administration et dans les équipes de direction ? Un comité présidé par Mme Jérôme-Forget et Guy Saint-Pierre, ancien président et chef de la direction de SNC-Lavalin et ancien président du CA de la Banque Royale, s'est penché sur la question. Sa recommandation au gouvernement Marois : la solution, pour le Québec, passe par la mise en place de mesures volontaires.
Certains trouveront qu'on avance. D'autres diront : «Ça donne quoi, des mesures volontaires ?»
Reste qu'il s'agit d'une étape. Québec serait ainsi en mesure d'offrir un cadre aux entreprises qui souhaitent augmenter la proportion de femmes parmi leurs dirigeants et leurs administrateurs.
En attendant, notez cette statistique encourageante : au sein du groupe des 15 à 34 ans, la part des femmes dans l'emploi total au Québec était de 49,1 % en 2012, selon l'Institut de la statistique du Québec. Or, les femmes de cette catégorie occupaient alors 46,5 % des emplois de gestion. Il faut croire que la relève est plutôt bonne sur un green...
