Les hôtels canadiens ne sont pas prêts à accroître leurs mesures de sureté

Publié le 07/02/2009 à 00:00

Les hôtels canadiens ne sont pas prêts à accroître leurs mesures de sureté

Publié le 07/02/2009 à 00:00

Ce n'est pas demain la veille, semble-t-il, que les hôteliers du Québec et du reste du pays resserreront leurs mesures de sécurité pour contrer d'éventuelles attaques terroristes.

"On sent bien une certaine préoccupation dans les pays où des touristes ont déjà été la cible d'attentats terroristes. Mais ce n'est pas encore le cas au Canada et aux États-Unis, explique Anthony P. Pollard, président de l'Association des hôtels du Canada (AHC). On ne ressent pas encore d'inquiétudes ni de pressions majeures de ce côté."

Le niveau de sécurité des hôtels a été accru de manière générale après les attentats de septembre 2001, rappelle Gilles Larivière, président de Horwath Consultants, spécialiste de l'industrie hôtelière au Canada. Les caméras dans les aires communes, par exemple, sont beaucoup plus répandues qu'auparavant. L'embauche de personnel de sécurité a également été remarquée.

"Toutefois, comme dans d'autres secteurs, il y a eu un relâchement, dit-il. Les attaques récentes dans des hôtels à l'étranger poussent ces derniers à redonner la priorité à la sécurité. Mais avec le ralentissement économique, cette préoccupation revient à un bien mauvais moment."

Une vérité qui choque

Ainsi, malgré la menace croissante, les mesures de sécurité en place depuis 2001 n'ont pas été resserrées, ni même révisées, soutient M. Pollard.

Les services de sécurité des principaux hôtels de la région de Montréal rencontrent les différents corps de police (SPVM, SQ, GRC) plusieurs fois par an. Mais selon un propriétaire de nombreux hôtels de la région montréalaise, la métropole n'étant pas une cible privilégiée des terroristes, se prémunir contre leurs attaques n'est pas au sommet des priorités des hôteliers d'ici : "Nous discutons beaucoup plus d'installer Internet et des téléviseurs à écran plat dans nos chambres que de renforcer la sécurité."

"On pense aux vols dans les chambres ou aux vols de voiture. Mais contre les attaques terroristes, il faudra repasser, admet un autre hôtelier de Montréal. C'est peut-être choquant, mais c'est la réalité."

Naïveté canadienne

Ce commentaire ne surprend pas Benoît Gagnon, spécialiste de la sécurité, du terrorisme et de la cybercriminalité, qui croit que la sécurité arrive bien loin dans l'échelle des priorités des gens d'affaires. "Ce n'est pas comme aux États-Unis. Nous sommes toujours très prompts à demander : combien ça coûte ?"

Une observation que partage avec un certain dépit Terry Nusyna, présidente de TN Security Group, de Toronto, qui offre notamment aux hôteliers des services de consultation en sécurité. "Les Canadiens demeurent bien naïfs et continuent de se croire à l'abri de tout acte terroriste."

Pourtant, l'implication des Forces canadiennes à l'étranger n'a plus rien à voir avec des opérations de maintien de la paix. Et l'un des attentats les plus meurtriers de l'histoire de l'aviation civile, celui d'Air India, rappelle Benoît Gagnon, a été orchestré de Vancouver, sur un vol au départ de Mirabel.

martin.jolicoeur@transcontinental.ca

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