La sous-traitance gagne du terrain dans les grands cabinets

Publié le 18/05/2013 à 00:00

La sous-traitance gagne du terrain dans les grands cabinets

Publié le 18/05/2013 à 00:00

La réduction des dépenses chez les clients amène certains cabinets à sous-traiter une partie de leurs activités à d'autres bureaux canadiens ou situés dans des pays émergents afin d'offrir de meilleurs tarifs. Cette tendance ne fait toutefois pas l'unanimité.

Depuis 2008, McCarthy Tétrault sous-traite certains services afin d'offrir des prix plus attrayants à une clientèle soucieuse de diminuer ses dépenses légales.

«Les clients ont de plus en plus souvent un service de contentieux à l'interne, explique Kim Thomassin, associée directrice du cabinet pour la région du Québec. De plus, la crise de 2007-2008 a forcé les entreprises à contrôler de près toutes leurs dépenses. Nous devons donc innover pour offrir les meilleurs tarifs, tout en maintenant la qualité.»

Le cabinet fait de l'impartition avec des partenaires canadiens, mais aussi avec d'autres firmes en Inde, en Afrique du Sud ou en Afrique francophone.

Il s'agit souvent de faire la vérification diligente de documents dans des causes comportant des masses de données imposantes, comme les recours collectifs. Bien sûr, il faut l'accord du client pour procéder, mais il n'est pas rare que la demande provienne de lui, selon Mme Thomassin.

Ce procédé exige un certain investissement de la part de McCarthy Tétrault. «Nous avons une personne qui s'occupe à temps plein de cette question, explique Mme Thomassin. Il s'assure que l'impartition est bien utilisée et que les contrôles de qualité sont adéquats.»

Le cabinet souhaite aussi faire en sorte que cette sous-traitance n'empêche pas ses jeunes avocats de progresser en les privant de tâches importantes pour leur apprentissage.

Hésitations et méfiance

Chez Lavery, la sous- traitance ne fait pas partie du modèle d'affaires actuel, mais Don McCarty voit venir le jour où cela pourrait changer. Il sent une demande chez certains clients. Et il ne craint pas pour la qualité des services. «En Inde, plusieurs cabinets ont des avocats formés à Londres, qui offrent des services de grande qualité.»

Tout le monde n'est pas aussi enthousiaste à l'égard de la sous-traitance. Chez Stikeman Elliott, on a examiné la possibilité d'utiliser ce procédé, avant de déchanter. «Pour que ce soit rentable, il faut des quantités énormes de documents, soutient André Roy. On parle de milliers, voire de millions de pages. De plus, nous travaillons beaucoup avec des documents en français, ce qui pourrait poser problème dans des pays comme l'Inde, par exemple.»

Pour Philippe Bourassa, de Blakes, la vérification de documents faite à l'externe coûte peut-être moins cher, mais il faut tout contre-vérifier, corriger et adapter par la suite, ce qui en diminue l'attrait.

«Les clients viennent nous voir pour des questions stratégiques de grande importance pour eux, qui doivent être résolues rapidement, dit-il. Ils nous font confiance, et nous préférons les servir avec nos propres équipes.»

Même hésitation du côté d'Osler, Hoskin & Harcourt, où l'on n'a que rarement recours à la sous-traitance, et toujours au Canada. «C'est une question de gestion de risque, soutient Shahir Guindi. C'est plus facile de contrôler la qualité lorsque le travail est fait à l'interne, ou à la rigueur par des partenaires canadiens.»

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