Apprendre à faire de l'argent et du bien

Publié le 15/01/2011 à 00:00

Apprendre à faire de l'argent et du bien

Publié le 15/01/2011 à 00:00

Une entreprise doit faire de l'argent en redonnant aussi à la société. Ce principe est à la base du séminaire de trois jours en leadership global offert aux étudiants de McGill au début de leur MBA. " L'éthique doit s'appliquer dans tous les processus de gestion, insiste Nancy Adler, professeure titulaire à la Faculté de gestion Desautels. On ne peut pas dire : le lundi, je suis un dirigeant éthique et le mardi, je ne le suis plus. "

" Les gens pensent encore en termes d'un modèle de charité, poursuit-elle. Nous insistons sur le fait que tous les produits et les services offerts par une organisation doivent contribuer de façon générale au bien-être d'autrui. "

Une approche intégrée des questions d'éthique est aussi proposée par l'École de gestion John-Molson. " À côté d'un cours d'éthique en MBA, dans l'EMBA, nous avons un cours en gestion et développement durable sur des thèmes comme l'engagement social, la pauvreté et l'accès à la richesse. Mais les notions d'éthique sont présentes dans tous les autres cours, que ce soit le marketing, la finance ou la comptabilité ", dit Anne-Marie Croteau, directrice du programme EMBA de l'École de gestion John-Molson.

L'accent sur les qualités humaines ( soft skills) est également mis afin de donner à la société de meilleurs dirigeants. " Nous travaillons sur le côté personnel de chacun de nos étudiants, surtout dans le MBA pour cadres en exercice, au moyen des discussions sur la façon de réagir dans des situations de changement ou de prise de décisions ", explique André Gascon, vice-doyen à la formation et aux affaires étudiantes et secrétaire de la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval.

L'université offre un MBA spécialisé en responsabilité sociale et environnementale des organisations, qui vise à promouvoir des pratiques plus propres dans le milieu de travail des diplômés.

Les étudiants de HEC ont aussi des cours sur l'éthique, le développement durable et la responsabilité sociale. " Nous donnons aux étudiants les outils pour mieux évaluer les situations, mais nous ne pouvons pas rendre quelqu'un éthique ", estime Michael Wybo, directeur du programme de MBA à HEC Montréal.

Mais avant même de parler du libre arbitre de chacun, la responsabilité des écoles de gestion est de doter les entreprises de leaders plus éduqués et mieux informés. " C'est indispensable pour un gestionnaire de connaître au moins les obligations prévues par la loi, comme par exemple tout ce qui est délit d'initié sur le plan boursier ou gestion des conflits d'intérêt ", soutient Andrée De Serres, responsable du MBA pour cadres en Financement des entreprise de l'ESG-UQAM et directrice du Groupe international de recherche en éthique financière et fiduciaire. Il souligne que les organisations ont elles aussi une responsabilité dans la formation de leurs employés sur les questions de gouvernance et de gestion du risque de conformité.

La force de l'exemple

Mme Adler demande à ses étudiants en MBA de décrire une histoire personnelle au cours de laquelle ils ont affronté un défi et ont fait preuve de courage, puis de la présenter après en classe. " L'exemple personnel est beaucoup plus puissant que n'importe quel récit d'une grande personnalité, comme Mère Teresa ", dit la professeure de McGill.

En suivant toujours la force de l'exemple, dans le MBA pour cadres en exercice de l'Université de Sherbrooke, les étudiants suivent 30 heures de cours de gouvernance et d'éthique portant sur des discussions autour des dilemmes auxquels ils se heurtent au quotidien. " Ce type de dialogue mène à des réflexions. Nous voulons former la personne derrière le gestionnaire ", dit Alain Tremblay, responsable du programme.

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