Marchés émergents : une reprise soutenable ?


Édition du 17 Septembre 2016

Marchés émergents : une reprise soutenable ?


Édition du 17 Septembre 2016

L'indice MSCI Marchés émergents (ME) a bondi de 35,4 % (en dollars américains) entre son creux du 21 janvier et son récent sommet du 18 août, soit près du double du rendement de 18,6 % enregistré par le S&P 500 au cours de la même période.

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Dans ma chronique du 27 février dernier, j'avais souligné que la chute de 35 % de cet indice entre son sommet du 5 septembre 2014 et son creux de janvier 2016 avait suscité l'intérêt des investisseurs, notamment parce qu'une étude de Morgan Stanley montrait que le recul médian de l'indice MSCI ME entre un pic et son creux subséquent a été de 31 % au cours des précédents marchés baissiers. Et aussi parce que le ratio cours/bénéfice (C/B) prévu pour les 12 prochains mois avait atteint 10,4 au creux du marché.

Il est vrai que les ME se négocient presque toujours moins chers que les marchés développés. Habituellement, le ratio C/B de l'indice MSCI ME affiche un escompte de 15 à 20 % par rapport à celui du S&P 500. Mais, malgré la hausse rapide de l'indice MSCI ME, l'escompte était de 26,8 % au 15 août, tandis que le ratio C/B du S&P 500 était de 16,4, comparativement à 12 pour le MSCI ME. Cela, alors que la croissance prévue des bénéfices du S&P 500 était de 6,92 %, par rapport à 9,02 % pour le MSCI ME. Et le S&P 500 se négociait à 2,57 fois la valeur comptable prévue dans un an, comparativement à seulement 1,38 fois pour le MSCI ME.

Accélérer la croissance des bénéfices

«Au début de 2016, les ME étaient très bon marché, en particulier le marché brésilien. Mais, en février, nous avons vu le dollar américain reculer substantiellement par rapport aux devises des pays émergents, et les marchés ont bondi. Néanmoins, il y a encore beaucoup de valeur dans les marchés émergents, en tenant compte du fait qu'ils sont à la traîne depuis plusieurs années. Or, par le passé, des périodes de trois à cinq ans de contre-performance des marchés émergents par rapport aux marchés développés ont été suivies de périodes de rendements supérieurs. Je crois donc qu'ils vont fournir un meilleur rendement que les marchés développés dans les années à venir», soutient Christine Tan, gestionnaire du Fonds des marchés Excel.

Mais elle reconnaît du même souffle que le rebond boursier ne peut se poursuivre que si la croissance des bénéfices augmente son rythme, et ce, dans la plupart des secteurs, en particulier celui des services financiers, qui reste le plus important dans plusieurs pays émergents. Elle commence à voir plus de sociétés battre les prévisions de bénéfices des analystes que l'inverse.

Christine Tan souligne que c'est l'influx d'argent dans des actifs libellés en dollars américains et non la croissance spectaculaire des bénéfices qui est la cause principale de la bonne performance des marchés américains au cours des trois dernières années, puisque le rendement des actions est provenu essentiellement de l'expansion des multiples.

À plus long terme, des réformes introduites dans plusieurs marchés émergents pourraient permettre d'y accélérer la croissance économique et, donc, celle des bénéfices. Pour Mme Tan, le fait que la plupart des gouvernements de pays émergents essaient maintenant de se préoccuper davantage de la qualité de la croissance économique plutôt que de sa quantité est un élément positif.

«Une croissance plus modérée, mais durable, est en réalité meilleure pour les entreprises, parce que de bonnes équipes de direction peuvent se concentrer sur l'optimisation de leurs activités et l'expansion de leurs marges. Pensez aux États-Unis au cours des dernières années, alors que la croissance économique a considérablement ralenti : les sociétés en ont profité pour se restructurer et recentrer leurs activités», explique Christine Tan.

Une consommation intérieure importante

Ce rééquilibrage serait particulièrement important pour les pays ayant bénéficié du prix élevé de matières premières, comme l'Arabie saoudite, Dubaï, l'Afrique du Sud et le Brésil. C'est qu'au cours des cinq dernières années, les ME sont passés d'une période où les deux principaux moteurs de croissance étaient l'exportation de matières premières et l'essor de la Chine à une croissance fondée sur la consommation intérieure. Le secteur des matières premières ne représentait plus qu'un peu moins de 14 % de l'indice MSCI ME au 30 juin dernier, comparativement à plus de 35 % il y a cinq ans. En comparaison, les matières premières ne comptent que pour 11,7 % de l'indice mondial MSCI.

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