Le syndrome NIMBY

Publié le 20/09/2011 à 08:45

Le syndrome NIMBY

Publié le 20/09/2011 à 08:45

Le syndrome NIMBY
Dans Tintin en Amérique, publié dans les années 1930, Tintin découvre par hasard un gisement de pétrole en creusant un trou en plein territoire des Pieds-Noirs. À la page suivante, on voit un "businessman" offrant vingt-cinq dollars au Grand Sachem et, dans la case suivante, des soldats, baïonnette au fusil, expulsent manu militari les pauvres autochtones. Trois jours plus tard, le siège social de la Petroleum & Cactus Bank est en pleine construction et le lendemain, une véritable ville a poussé. Comme le monde a changé depuis...
Même si c'est une caricature, l'anecdote démontre bien comment on traitait les grans projets il y a un siècle : sous l'étiquette du progrès et du développement, les impacts sur les populations touchées, souvent considérées comme méprisables et assujetties, peu instruites et mal organisées, étaient considérés comme anecdotiques et négligeables dans le grand projet.
On pourrait démontrer par l'absurde qu'aujourd'hui, développer un grand projet devient rapidement kafkaïen par la multiplication des opposants, des groupes de pression et l'intervention de tous ceux qui s'y opposent, souvent alimentés par le syndrome "Pas dans ma cour" (Not in My Back Yard ou Nimby) de ceux que le projet touche directement.
La vérité est sans doute entre ces deux extrêmes : un projet doit tenir compte des personnes touchées et de l'opinion publique, mais doit aussi représenter un changement, une nouveauté et va donc déranger. Mais, trop souvent, les promoteurs sont peu sensibles à cette dimension et s'en préoccupent seulement quand l'opposition est organisée et visible. Il est alors souvent trop tard pour changer les perceptions. Mieux vaut donc intégrer cette dimension dès la conception de projet, on n'est plus dans le Far-West.
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Bernard Motulsky est titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l'UQAM, qui organise un colloque sur la communication et les grands projets d'exploitation de ressources naturelles.

Dans Tintin en Amérique, publié dans les années 1930, Tintin découvre par hasard un gisement de pétrole en creusant un trou en plein territoire des Pieds-Noirs. À la page suivante, on voit un "businessman" offrant vingt-cinq dollars au Grand Sachem et, dans la case suivante, des soldats, baïonnette au fusil, expulsent manu militari les pauvres autochtones. Trois jours plus tard, le siège social de la Petroleum & Cactus Bank est en pleine construction et le lendemain, une véritable ville a poussé. Comme le monde a changé depuis...

 

Même si c'est une caricature, l'anecdote démontre bien comment on traitait les grans projets il y a un siècle : sous l'étiquette du progrès et du développement, les impacts sur les populations touchées, souvent considérées comme méprisables et assujetties, peu instruites et mal organisées, étaient considérés comme anecdotiques et négligeables dans le grand projet.

 

On pourrait démontrer par l'absurde qu'aujourd'hui, développer un grand projet devient rapidement kafkaïen par la multiplication des opposants, des groupes de pression et l'intervention de tous ceux qui s'y opposent, souvent alimentés par le syndrome "Pas dans ma cour" (Not in My Back Yard ou Nimby) de ceux que le projet touche directement.

 

La vérité est sans doute entre ces deux extrêmes : un projet doit tenir compte des personnes touchées et de l'opinion publique, mais doit aussi représenter un changement, une nouveauté et va donc déranger. Mais, trop souvent, les promoteurs sont peu sensibles à cette dimension et s'en préoccupent seulement quand l'opposition est organisée et visible. Il est alors souvent trop tard pour changer les perceptions. Mieux vaut donc intégrer cette dimension dès la conception de projet, on n'est plus dans le Far-West.

 

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Bernard Motulsky est titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l'UQAM, qui organise un colloque sur la communication et les grands projets d'exploitation de ressources naturelles.

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