Urgente coopération transfrontalière pour un transport de marchandises durable

Publié le 05/04/2011 à 16:56, mis à jour le 08/04/2011 à 13:55

Urgente coopération transfrontalière pour un transport de marchandises durable

Publié le 05/04/2011 à 16:56, mis à jour le 08/04/2011 à 13:55

Crédit: Bloomberg

Il faut de toute urgence mettre en œuvre une coopération transfrontalière visant à améliorer la performance environnementale du système nord-américain de transport de marchandises, selon un nouveau rapport du secrétariat de la Commission de coopération environnementale (CCE).

Intitulé «Sur la voie du développement durable : Réduction des émissions de gaz à effet de serre découlant du transport de marchandises en Amérique du Nord», ce rapport se veut un «carnet de route» du développement durable et de la prospérité.

«Il se trouve que dans le secteur du transport de marchandises, les politiques et les investissements qui permettent le mieux de réduire les émissions de gaz à effet de serre comptent également parmi les principaux catalyseurs de l'amélioration de l'efficience et de la compétitivité», a déclaré Bruce Agnew, président du groupe consultatif de la CCE.

Le secrétariat de la CCE, créée par le Canada, le Mexique et les États-Unis en 1994 en vertu de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), examine les enjeux environnementaux associés au commerce continental et fait, à l'occasion, des recommandations aux trois gouvernements.

Ce rapport du secrétariat de la CCE examine le réseau continental de transport de marchandises, élément-clé du secteur des transports, qui est le deuxième responsable des émissions de gaz à effet de serre (GES) en importance en Amérique du Nord, après le secteur de la production d'électricité.

Le rapport, qui porte sur le transport routier et ferroviaire, révèle qu'on prévoit une baisse de 12 % des émissions provenant des véhicules légers d'ici 2030, mais une augmentation de 20 % des émissions des camions de fret. Il traite également de l'efficacité (et de l'inefficacité) de l'actuel réseau, et souligne les investissements massifs que font d'autres secteurs commerciaux dans les nouvelles infrastructures et dans les transports générant moins de carbone, investissements qui pourraient aller largement au-delà des efforts déployés en Amérique du Nord.

«Pour réduire l'impact environnemental du transport de marchandises dans un contexte de progression constante des échanges commerciaux et de la croissance économique, il faut faire beaucoup plus que réaliser des progrès réguliers sur le front des économies de carburant et des technologies appliquées au transport», a affirmé Evan Lloyd, directeur exécutif de la CCE.

«Ce rapport exhorte les trois gouvernements à adopter la vision d'un système nord-américain de transport des marchandises à la fois intégré et intelligent», a ajouté M. Lloyd. «En l'absence d'une telle vision, et des investissements de transformation qui l'accompagnent, les émissions de GES générées par le transport de marchandises continueront à augmenter, et les pays signataires de l'ALÉNA risquent de perdre leur avantage concurrentiel.»

Préparé sous la supervision d'un groupe consultatif composé de représentants de l'industrie, des universités, du secteur environnemental et des gouvernements, ce rapport propose six recommandations :

1. Coordination et réseautage

Les signataires de l'ALÉNA devraient envisager la création d'un forum nord-américain des transports regroupant les ministres concernés, qui travailleront avec un groupe composé de membres de l'industrie, de spécialistes et d'intervenants afin de mettre en place un système de transport de marchandises à la fois intégré et intelligent, et un ensemble de liens plus directs et plus efficaces qui rapprocheront les trois pays.

2. Tarification du carbone

Le Canada, le Mexique et les États-Unis devraient envisager l'imposition d'une tarification pour les émissions de carbone, afin d'indiquer clairement à tous les intervenants qu'ils devraient investir dans l'efficacité énergétique et des carburants à faible teneur en carbone.

3. Investissements destinés à améliorer l'efficacité du système de transport de marchandises

Les trois pays devraient réinvestir dans le système de transportation en tant que tel : dans l'infrastructure des routes, des voies ferrées et des voies navigables. À de nombreux endroits, on observe une congestion et une détérioration du réseau. Les pays devraient offrir de véritables incitatifs pour l'adoption de technologies de pointe permettant d'économiser le carburant et de systèmes de transport intelligents.

4. Gestion de la chaîne d'approvisionnement

Les sociétés de transport et les entreprises opérant à l'échelle nationale et transfrontalière devraient réduire leurs coûts et leurs émissions de GES en gérant plus efficacement le système de transport. Par exemple, les émissions diminuent (et les profits augmentent) si un plus petit nombre de camions grands routiers font le voyage de retour à vide ou empruntent un trajet sur lequel on trouve des voies ferrées (générant moins d'émissions de carbone).

5. Formation des chauffeurs en pratiques écologiques

Chaque pays peut améliorer la formation des chauffeurs et mieux les préparer à optimiser leur performance environnementale et leur économie de carburant, en conduisant de manière écoénergétique.

6. Collecte et échange des données

Les organismes de réglementation du transport et de l'environnement et de collecte de statistiques des trois pays devraient travailler dans le cadre de l'Échange des statistiques des transports en Amérique du Nord, afin d'améliorer la qualité et la comparabilité des données sur le transport de marchandises (notamment la mesure des impacts environnementaux) et de mieux gérer ainsi le transport de marchandises à l'échelle continentale.

Cliquez pour consulter ce rapport.

 

 

 

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