Éoliennes: le vent tourne!

Publié le 23/09/2009 à 14:34

Éoliennes: le vent tourne!

Publié le 23/09/2009 à 14:34

Par lesaffaires.com

 

Un projet d'implantation d'éoliennes en milieu habité de 400M$ a du plomb dans l'aile. Ceux qui croyaient qu'il suffisait d'inclure un logo d'éolienne sur un site Web pour couvrir le Québec de ces forêts d'acier goûtent maintenant à de difficiles lendemains de veille.

Trop beau pour être vrai
Le maire de L’Isle-aux-Coudres, qui est aussi préfet de la MRC de Charlevoix, vient de donner son appui à un projet d'investissement de 250M$ impliquant la construction d'un hôtel à L’Isle-aux-Coudres. Ce qui est dans l'air du temps, puisque l'hôtel comporterait un spa et un parc aquatique alimenté par un système d’énergie éolien et solaire avec équipements de désalinisation de l’eau. Mais il y a une tuile! Le promoteur Yvan René Guay, un parfait inconnu, dit avoir comme partenaire d'affaire une société suisse du nom de Labofractal. Or, en visitant le site de cette entreprise, une journaliste du Journal de Québec (16 septembre) a constaté que Labofractal vend des soins de santé par téléphone avec des méthodes, pour employer l'euphémisme, laissant à désirer. "Il suffit d’apposer l’acoustique à l’endroit où la personne souffre et le mal disparaît en deux minutes". Diantre! Comment diable une vérification aussi élémentaire que celle de la crédibilité du promoteur a-t-elle pu échapper à un préfet de MRC?

Et l'éolienne dans tout ça?
Ravages de la Pensée Magique? Personne n'est à l'abri. Le même genre d'histoire s'est joué sur une échelle beaucoup plus large, au Québec, avec le déploiement annoncé de l'énergie éolienne en territoire habité. Dans un premier temps, les citoyens qui se sont posé des questions sur le fait de vivre avec des structures d'acier de 450 pieds de hauteur à 500 pieds de leurs maisons ont été ignorés, sinon carrément méprisés, pour leur soi-disante incapacité à saisir les "véritables enjeux" du développement durable. Mais en votant comme à Sainte-Luce ou en talonnant leur conseil municipal comme à Saint-Ferdinand, ces citoyens ordinaires ont fini par briser les rêves éveillés d'harmonie universelle de cette icône par excellence des écolos urbains que constitue l'éolien. A l'instar de Radio-Canada, les grands médias rapportent maintenant les conflits qui agitent des régions ciblées par les promoteurs.

Car c'est maintenant au tour des défenseurs des mégaprojets de s'inquiéter. L'Avenir de l'Érable du 16 septembre signale qu'un leader des pro-oliens du projet de l'Érable, d'une valeur de 400 M$, réclame une nouvelle stratégie de relations publiques. "Il faut tout mettre en oeuvre pour rétablir la situation quant à l'acceptation sociale du projet. Nous devons renverser cette tendance générale", a dit Roger Marcoux, ajoutant que "le Regroupement pour le développement durable des Appalaches (RDDA) fait beaucoup de cabale et gagne de nombreux appuis auprès des citoyens incertains en l'absence de communication de nos autorités".

Mais les autorités encaissent
Reste à savoir si les publicités et les lettres aux médias suffiront à renverser la vapeur. La Voix du Sud (17 septembre) constate que la soirée d'information du BAPE sur le projet éolien de l'Érable, tenue le 16 septembre à Saint-Ferdinand, a pris l'allure d'un véritable champ de bataille. Des questions "cinglantes" ont été posées sur le "manque de transparence du processus, l’absence marquée d’information et de consultation des populations les plus touchées dont les résidents de Sainte-Hélène de Chester qui sont venus en grand nombre dénoncer ce projet, car ces résidents verront jusqu’à 30 éoliennes de leur résidence". Le journal raconte qu'au terme d’une soirée qui s’est terminée à minuit quinze, l’employée du BAPE a confié "n’avoir jamais vu un tel mouvement de contestation pour un projet éolien."

On redéfait la pelote
Et ce n'est pas tout. La Tribune de Sherbrooke (18 septembre) signale que le RDDA déposera des plaintes auprès du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire (MAMROT) relativement à de possibles conflits d'intérêts touchant deux conseillers de Saint-Ferdinand. Selon le RDDA, ces conseillers ont participé à des prises de décisions alors qu'ils savaient qu'ils recevraient des dividendes de la part du promoteur. Le RDDA veut ainsi invalider les décisions prises dans le cadre de leur mandat. Voilà qui rejoint une action similaire, entreprise dans un autre méga-projet, touchant Kinnear's Mills dont nous avons fait état dans notre chronique du 9 septembre dernier (www.visiondurable.com/actualites/energie/6515-eolien-zonage-et-mises-en-demeure).

Une autre mise en demeure vient également d'être signifiée, cette fois aux 35 propriétaires de la MRC de l'Érable ayant accepté d'avoir une éolienne sur leurs terres, et elle provient de résidents de Sainte-Hélène-de-Chester. La Tribune du 23 septembre rapporte les propos du préfet de la MRC d'Arthabaska et maire de Sainte-Hélène, Lionel Fréchette. «Lorsqu'on fera dos à l'église et qu'on regardera au nord-est, on verra 43 éoliennes. Nous n'avons rien contre les éoliennes, mais nous aurions dû être consultés, je crois», a-t-il dit. 83% des propriétaires de Saint-Ferdinand qui accueilleront les éoliennes habitent à l'extérieur et ne subiront conséquemment aucun des impacts négatifs engendrés par le projet. «Les citoyens, les municipalités et la MRC de l'Érable ne recevront que de minimes compensations par rapport aux revenus engendrés par ces éoliennes», a ajouté Lionel Fréchette.

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