Reprise: la Banque mondiale sème le doute

Publié le 22/06/2009 à 00:00

Reprise: la Banque mondiale sème le doute

Publié le 22/06/2009 à 00:00

Par Denis Lalonde
La plus récente prévision de la Banque Mondiale laissait croire que le PIB mondial allait se contracter de 1,7% en 2009.

L’organisme a fait cette prévision alors qu’il publiait un rapport soulignant l’importance pour les plus importantes économies mondiales de soutenir les pays en voie de développement en temps de récession afin d’éviter une «deuxième vague d’instabilité mondiale».

«La nécessité de restructurer le système bancaire, combinée aux limites émergeantes des politiques expansionnistes des pays à revenu élevé, empêchera un rebond mondial de grande ampleur», explique Justin Lin, économiste en chef et vice-président chargé du développement économique de la Banque mondiale, dans un communiqué. Ce dernier ajoute que les pays en voie de développement peuvent devenir de véritables moteurs de la reprise si leurs investissements intérieurs rebondissent de pair avec le soutien international, y compris la reprise des flux de prêts internationaux.

La Banque Mondiale prévient que l’économie entre dans un cycle de croissance lente qui exigera une surveillance plus étroite et plus efficace du système financier: «La croissance du PIB des pays en voie de développement devrait être de seulement 1,2% cette année, après avoir progressé de 8,1% en 2007 et de 5,9% en 2008. En excluant la Chine et l’Inde, le PIB des autres pays en développement devrait se contracter de 1,6 %, entraînant des pertes d’emplois et poussant encore davantage de personnes dans la pauvreté», précise la banque dans son étude baptisée Global Development Finance 2009: Charting a Global Recovery.

Les auteurs de ce rapport notent que même si les réponses politiques extraordinaires d’un certain nombre de grandes économies ont prévenu un effondrement du système, une action concertée à l’échelle internationale est essentielle tant que la crise n’est pas terminée.

La Banque mondiale affirme que les flux nets de capitaux privés acheminés vers les pays en voie de développement sont tombés à 707 milliards de dollars américains* en 2008, une importante baisse par rapport à leur sommet de 1 200 milliards de dollars en 2007. Ce montant devrait chuter à 363 milliards de dollars cette année.

«L’intégration mondiale et le rôle de plus en plus actif des acteurs privés dans le financement international ont été grandement bénéfiques, mais ils ont également élargi la portée des turbulences. Aujourd’hui, les pays en développement dépendent grandement des flux de capitaux privés et bon nombre de ces pays sont confrontés à un effondrement du financement des entreprises maintenant que les grandes sociétés et les banques qui finançaient leur croissance sont désormais en détresse», révèle le rapport.

Le document de la Banque mondiale ajoute que pour tracer la voie d’une reprise mondiale, il faudra procéder rapidement à la mise en œuvre de réformes précises et, ultimement, au passage d’une forte participation gouvernementale dans le système financier à un retour du contrôle du système bancaire entre les mains du secteur privé.

La Banque ajoute que la grande expansion de la masse monétaire dans les pays développés devra être continue bien que les déficits budgétaires devront être réduits à moyen terme pour maintenir la viabilité de la dette et éviter une autre crise de l’endettement comme celles vécues dans les années 1970 et 1980.

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