Le chef de la direction et cofondateur de Hopper, Frédéric Lalonde. (Photo: Courtoisie)

La société montréalaise Hopper, derrière une application mobile qui prédit les prix des billets d'avion, obtient un financement de 82 millions $, dont 40 millions $ proviennent de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). 

Investissement Québec, Brightspark Ventures, Accomplice, OMERS, et BDC Capital IT Venture Fund ont également participé à cette ronde de financement, tout comme les actionnaires actuels de l'entreprise.

Hopper compte utiliser les fonds recueillis pour accélérer sa croissance, étendre sa présence internationale et conclure des ententes avec de nouvelles compagnies aériennes partout dans le monde.

«Au cours de l’année 2017, nous établirons une présence dans plus de 20 pays en Europe, en Amérique du Sud et en Asie», explique le chef de la direction et cofondateur de Hopper, Frédéric Lalonde.

Hopper, qui emploie une quarantaine de personnes à Montréal et Boston, dit vouloir embaucher 80 employés au cours des prochains mois pour accélérer son expansion internationale et consolider ses parts de marché.

«Nous devons notamment avoir une présence physique dans tous les pays où nous vendons des billets d'avion pour pouvoir profiter des tarifs offerts par les transporteurs aériens locaux», raconte M. Lalonde.

Le dirigeant soutient que Hopper contribue à la vente de 1 million $ de billets d'avion chaque jour dans 126 pays.

Le modèle prédictif de l'achat «juste à temps»

L'entreprise base son modèle d'affaires sur l'analyse prédictive.

«On traite 300 milliards de demandes de prix de vols par mois. On a des centres de données à Montréal et on observe en temps réel la totalité des demandes de prix qui sont faites dans le monde. Avant qu'une ligne aérienne ajuste ses prix, nous savons combien de personnes ont fait une demande, par exemple, pour un vol Montréal-Paris en juin prochain», dit Frédéric Lalonde.

Hopper s’est constitué au cours des dernières années une gigantesque base de données comprenant 5,2 mille milliards de tarifs pour arriver à constituer son modèle prédictif.

«Grace à l'analyse de ces mégadonnées, nous avons réussi à développer un modèle qui peut prédire les prix futurs des billets d'avion pour tous les vols. Dans l'exemple du vol Montréal-Paris en juin, notre application vous offrira le prix le moins cher actuel, mais vous dira aussi que le meilleur moment pour acheter votre billet sera probablement en février», dit-il.

La société affirme que les utilisateurs de l'application économisent en moyenne 50$ par billet d'avion acheté. Dans certains cas, les économies peuvent même dépasser 1000$ par billet.

Hopper a vendu son premier billet en septembre 2015 et dit compter plus de 10 millions d'utilisateurs à ce jour. «Le modèle prédictif est exact jusqu'à un an d'avance à 5$ près et dans 95% des cas», assure M. Lalonde.

Miser sur la confiance

Pour Hopper, hors de question de créer un site Internet. La société veut rester mobile. «Il n'y a aucune publicité sur l'application et il n'y en aura jamais. La totalité de la valeur qu'on amène à nos utilisateurs, c'est la confiance. Notre service est de permettre aux utilisateurs de sauver de l'argent et d'être certains de payer le bon prix», ajoute le dirigeant.

La société envoie de 4 à 5 alertes par semaine aux utilisateurs qui pensent effectuer un voyage au cours des 12 prochains mois. Dans 60% des cas, les alertes recommandent aux utilisateurs d'attendre avant d'acheter.

Selon Frédéric Lalonde, il est rare qu'une entreprise de commerce électronique alloue 60% de ses ressources pour dire à ses clients de ne pas dépenser. Il soutient que c'est cette approche qui distingue Hopper de ses concurrents en ligne.