Entrevue n°234: Doug Stephens, consultant, Retail Prophet


Édition du 07 Février 2015

Entrevue n°234: Doug Stephens, consultant, Retail Prophet


Édition du 07 Février 2015

Par Diane Bérard
D.B. - Où s'en va La Baie ?

D.S. - Vous voulez vraiment que je vous parle de La Baie ? Elle souffre de schizophrénie. Elle s'affiche comme une maison mode haut de gamme, alors que ce n'est qu'un gros Winners. Les magasins La Baie sont décrépis et tellement en désordre !

D.B. - Faut-il absolument des écrans géants, de la musique et un décor à la Disney pour attirer les clients ?

D.S. - Il existe trois façons d'attirer les clients. Vous offrez un produit qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Vous offrez une expertise pointue. Vous offrez une expérience unique. Dans les deux premiers cas, on peut se passer de Disney. Pas dans le troisième.

D.B. - Les magasins d'usine ont-ils un avenir ?

D.S. - Oui, mais pas celui qu'on avait esquissé. Leur mission a changé. Au départ, on y faisait de vraies aubaines en achetant des articles soldés des collections précédentes. Aujourd'hui, ça n'a rien à voir. Les fabricants créent des collections bon marché qu'ils vendent directement dans leurs magasins d'usine. Si bien que ces magasins sont aujourd'hui fréquentés à 80 % par les touristes ! Les magasins d'usine sont devenus une destination touristique et un lieu de divertissement. Les bas prix deviennent un prétexte pour y aller.

D.B. - Qu'en est-il des centres commerciaux ?

D.S. - On s'y ennuie beaucoup ! La nouvelle génération de centres commerciaux développera davantage l'offre alimentaire et le divertissement. On y magasinera toujours, mais ce ne sera pas la raison principale qui nous poussera vers le centre commercial. Et puis, on verra moins de centres 100 % béton construits en bordure des autoroutes, en périphérie des villes. Un autre modèle, plus urbain et plus intégré à la communauté voit tranquillement le jour.

D.B. - Le détaillant Rona rapetisse le format de ses magasins. Est-ce la tendance ?

D.S. - Oui, les détaillants réduisent la taille de leurs magasins parce que leurs ventes «en personne» diminuent. Au Canada, les ventes en ligne augmentent de 12 % à 15 % par année, alors que celles en boutique n'augmentent que de 2 %.

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