Vivre son deuil avec l'aide d'objets connectés

Publié le 12/10/2017 à 10:45

Vivre son deuil avec l'aide d'objets connectés

Publié le 12/10/2017 à 10:45

[Courtoisie]

PME DE LA SEMAINE. Et si l’on pouvait vivre son deuil grâce à la technologie? Née en 2016, la start-up matanaise Fragment veut moderniser les rituels funéraires avec ses objets connectés.

«Il y a quelque chose qui cloche dans la façon dont les rites sont célébrés, pense David Beaulieu, propriétaire de plusieurs salons funéraires. Nous avons changé notre façon de communiquer, mais le secteur est resté figé.»

Ce constat l’a poussé, avec Martin Chouinard, à amorcer une réflexion sur le domaine. «Nous voulions trouver un angle différent pour revitaliser le milieu.»

Pour rendre les rituels funéraires plus accessibles et en phase avec une nouvelle réalité, les deux fondateurs se sont alliés à l’agence Sid Lee.

«En nous entourant de gens avec des expériences différentes, nous pouvons aborder l’enjeu funéraire d’un point de vue design et tendance.» Fragment collabore également avec une quinzaine de professionnels, dont des travailleurs sociaux et des programmeurs. 

Hommage social

C’est en cherchant à simplifier le processus de création des vidéos commémoratives, un défi auquel David Beaulieu se heurte quotidiennement, qu’est né «Hommage social».

La plateforme permet à l’entourage du défunt d’y déposer ses photos directement à partir de son téléphone, de sa tablette ou de son ordinateur, et qui proviennent bien souvent des réseaux sociaux.

Ces fichiers sont ensuite triés à l’aide d’algorithmes, chargés par exemple d’identifier le défunt sur chacune des images, ou encore de les classer par ordre chronologique ou selon des marqueurs sociaux établis.

En allégeant la collecte de visuels, le thanatologue de 36 ans souhaite faciliter la tâche des salons funéraires, mais aussi inciter davantage de gens à participer. Ainsi, plusieurs facettes de la personne décédée peuvent être présentées, ce qui rend l’hommage plus fort et plus pertinent, explique David Beaulieu.

Il estime que ces montages de photos font partie intégrante du rituel et sont un déclencheur pour avancer dans le deuil.

Quelque 25 000 photos provenant de 1 500 contributeurs ont déjà transité sur la plateforme, pour un total de 250 hommages. La start-up vient d’ailleurs de finaliser une entente de distribution pancanadienne.

«Environ 40 % des familles demandent des vidéos commémoratives, ce qui représente un marché réel», confirme David Beaulieu.

[Martin Chouinard et David Beaulieu. Crédit: Philippine de Tinguy]

Rayonnement à l’international

En mars dernier, les deux fondateurs se sont rendus à Austin, au Texas, pour présenter leur objet connecté «Concrete and light» dans le cadre de l’événement South by Southwest. «On peut amener les gens plus loin à travers cette ritualisation qui est super importante, mais il nous manquait des outils», constate David Beaulieu.

Mais ce cube de ciment et de bois aux lignes épurées est bien plus qu’un simple objet décoratif. «Après la perte d’un proche, on peut avoir besoin d’un mémorial physique, comme un lampion qu’on allume», dit David Beaulieu.

Muni d’un dispositif électronique et jumelé à une application, Concrete and light offrira, entre autres, de l’information pertinente pour traverser les différentes étapes du deuil. Cette relique pourrait même accueillir des cendres.

Fragment est actuellement en train de développer une manière de disposer de ce lampion numérique de façon écologique. «Le geste de séparation fait partie du processus, explique David Beaulieu. Nous serons là pour ritualiser ce moment.»

 

Fragment en quelques chiffres

Nombre d’employés: 15 collaborateurs

Année de création: 2016

Siège social: Matane

Marchés desservis: Canada, bientôt le reste du monde

Objectif: 2 M$ de chiffre d’affaires en 2018

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