Le trophée du Grand Prix conçu par une étudiante québécoise

Publié le 16/06/2023 à 14:51

Le trophée du Grand Prix conçu par une étudiante québécoise

Publié le 16/06/2023 à 14:51

Par Emmanuel Martinez

Lili-April Allaire-Caron, 21 ans, a conçu le trophée du Grand Prix de Formule 1 de Montréal pour l’entreprise Protocole - Trophées d’exception, fondée par son père Jean-Philippe Caron. (Photo: JF Galipeau)

Une étudiante universitaire de 21 ans de Saint-Lambert sur la Rive-Sud a créé le trophée qui sera remis au gagnant du Grand Prix de Formule 1 du Canada ce dimanche à Montréal. 

Lili-April Allaire-Caron a dessiné cet objet pour l’entreprise de son père Protocole — Trophées d’exception.

«Il m’a donné carte blanche, même si j’avais certaines restrictions comme le poids et la hauteur, explique la jeune femme en entrevue téléphonique. On est allés le chercher il y a trois semaines en Beauce dans l’usine qui l’a fabriqué et j’étais très contente. Il ressemble à ce à quoi je m’attendais, mais en plus beau. En fait, plus je le regardais, plus je le trouvais beau.»

Celle qui vient de terminer sa deuxième année en design industriel à l’Université de Montréal a planché sur trois croquis différents. Un seul a été envoyé à Milan chez Pirelli, le commanditaire en titre du Grand Prix de Montréal, qui avait mandaté Protocole — Trophées d’exception pour concevoir et fabriquer cette distinction. L’entreprise italienne a donné son aval sans exiger de changement.

«Il s’agit d’une belle occasion pour mon entreprise et pour ma fille de faire valoir leur talent, explique le fondateur, Jean-Philippe Caron. C’est un trophée qui sera vu par des centaines de millions de personnes.»

Les détails concernant cet objet doivent cependant rester secrets jusqu’à son attribution à la fin du Grand Prix dimanche.

Malmenée par la pandémie 

Il s’agit de la sixième fois que cette PME, auparavant connue sous le nom de Arte5, conçoit la récompense de cette prestigieuse course automobile. Mais la dernière mouture en 2019 a failli être l’ultime, car la pandémie a presque tué cette compagnie.

«On a dû cesser nos activités en 2020, explique le patron. Être sans revenus pendant presque deux ans, c’est assez difficile. Au début de la crise sanitaire, je recevais toutes les dix minutes des courriels de clients qui annulaient leur commande.»

Ces clients, ce sont des entreprises ou des organisations comme des chambres de commerce qui ont besoin de trophées pour récompenser leur personnel ou leurs membres. Jean Coutu, Beneva, la SAQ, Rio Tinto, le Collège des médecins du Québec, le Festival international du film de Toronto et les Alouettes sont parmi ceux qui commandent ses trophées personnalisés.

«On les fait en fonction des exigences du client, note Jean-Philippe Caron qui assure le design de ses produits. Je propose des trophées sur mesure, faits au Québec. On travaille beaucoup avec l’aluminium et le bois d’érable récupéré d’ici.»

Son entreprise élabore normalement des objets coûtant de 125 $ à 500 $, mais certaines pièces plus grandes ou complexes se détaillent à 5 000 $. Selon les besoins, la PME peut en produire quelques versions ou plusieurs milliers.

«Mes compétiteurs, ce sont les trophées de masse fabriqués en Chine par centaines de milliers d’exemplaires, déclare-t-il. Mais de plus en plus d’entreprises recherchent de l’exclusivité, quelque chose d’unique qui les représente.»

Expansion prévue 

Une des tendances est de créer une distinction qui s’apparente au logo du client. Et pour le bonheur de Protocole — Trophées d’exception, les affaires roulent bien depuis la fin de la COVID-19.

«Depuis un an, les entreprises accordent beaucoup plus de fonds qu’avant pour leurs trophées, remarque Jean-Philippe Caron. Les budgets prévus ont augmenté d’environ 30%. C’est en bonne partie parce qu’elles veulent mettre davantage d’efforts sur la reconnaissance des employés.»

La PME réalise 70% de son chiffre d’affaires au Québec, mais elle a comme ambition de croitre à l’extérieur de la province.

«Le marché des trophées est tellement immense qu’il y a de la place pour s’imposer ailleurs, affirme-t-il. Le futur est méga positif.»

L’entrepreneur songe ainsi à faire davantage de démarchages en Amérique du Nord et à acheter l’usine de Beauce qui fabrique ses produits pour lui. Mais pour y arriver, il se cherche un nouveau partenaire d’affaires. Avis aux intéressés!

 

 

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