Votre entreprise peut-elle vous survivre ?

Publié le 29/01/2011 à 00:00, mis à jour le 04/02/2011 à 13:27

Votre entreprise peut-elle vous survivre ?

Publié le 29/01/2011 à 00:00, mis à jour le 04/02/2011 à 13:27

Steve Jobs, 55 ans, en est à son troisième congé de maladie depuis l'annonce de son cancer, en 2004. Une nouvelle qui inquiète pour sa santé, mais aussi pour la croissance de son entreprise. Apple serait-elle encore Apple si Jobs quittait la barre ?

Cette question de la relève se pose aussi dans les PME d'ici, d'autant plus quand le patron est actionnaire unique ou majoritaire.

Si vous disparaissiez subitement demain, votre entreprise pourrait-elle vous survivre ? Les six dirigeants de PME à qui nous avons posé la question n'en doutent pas. Ou si peu ! Mais les deux spécialistes en financement d'entreprises que nous avons joints sont beaucoup plus sceptiques. Entre avoir commencé le processus " dans sa tête " et avoir posé des gestes concrets, il y a tout un monde.

Vous prévoyez que votre conjoint hérite de vos actions ? Soit, mais peut-il chausser vos souliers ? Non; il n'aura qu'à revendre les actions, pensez-vous ? Ce n'est pas si simple; les acheteurs potentiels auront tout intérêt à laisser poireauter votre conjoint, le temps que l'entreprise périclite et qu'ils puissent acheter les actions à vil prix.

Votre associé rachètera vos actions ? D'accord, mais en a-t-il les moyens ? Votre enfant, que vous destinez à prendre votre relève, pourra-t-il se passer des précieux contacts d'affaires que vous avez noués au fil des ans ?

Ces questions montrent à quel point le transfert d'entreprise est une chose beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Et, s'il est forcé par une situation urgente - le décès subit de son actionnaire majoritaire ou unique - les chances de survie de l'entreprise sont relativement faibles.

L'ampleur de la tâche est sous-estimée

" Je ne crois pas un seul de ces actionnaires, a lancé Laurent Genest, directeur principal, transfert d'entreprise, à la Banque Nationale, lorsque nous lui avons fait part des résultats de notre enquête auprès de six dirigeants de PME. S'ils ont fait les démarches seulement dans leur tête, ils sont dans le trouble. "

" Mon expérience m'a appris que la plupart des dirigeants d'entreprise sous-estiment grandement l'ampleur de la tâche, ajoute M. Genest. Ils font un certain cheminement dans leur tête, mais quand ils sont confrontés à la réalité, ça ne fonctionne plus. "

Geneviève Bouthillier aussi est sceptique : " C'est dans la nature des entrepreneurs d'être optimistes, lance en riant la chef adjointe de l'investissement à Fondaction CSN. Il y a l'aspect fiscal, légal, financier et le transfert des connaissances acquises par l'entrepreneur. Leurs réponses m'étonnent. Transférer une entreprise est beaucoup plus complexe que de remettre les clés d'une auto à un autre conducteur. "

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