Les homosexuels français gagneraient 6,5% de moins que leur collègue hétérosexuel, selon une étude réalisée par deux économistes français. Les lesbiennes, quant à elles, obtiendraient un revenu comparable aux autres femmes.

Selon l’étude de Thierry Laurent et Ferhat Mihoubi, économistes au centre d’étude des politiques économiques de l’université d’Evry, les homosexuels gagneraient donc 6,5% dans le secteur privé et 5,5% dans le secteur public.

Cet écart s’observe en comparant des salariés qui ont le même niveau d’éducation, qui occupent les mêmes responsabilités et qui travaillent au sein d’entreprise de taille similaire. «Après avoir éliminé tous les biais qui auraient pu fausser les résultats, nous arrivons à un écart de rémunérations que l’on dit "inexpliqué", affirme M. Laurent à Libération. Sauf à prouver, par exemple, que les homosexuels font plus la fête et sont donc moins productifs au travail, cet écart doit être qualifié de discrimination.»

Chez nos cousins français, 28% des salariés du privé affirment qu’ils ne se sentent pas «très à l’aise» avec le fait qu’un collègue soit homosexuel, selon un sondage effectué au mois de mars. Autrement dit, les homosexuels auront plus de difficultés à trouver des alliés dans leur parcours professionnel.

 À l’inverse, les lesbiennes ne seraient pas discriminées par rapport aux autres femmes, quoique les femmes sont généralement désavantagées par rapport à la gent masculine. «L’homophobie qu’elles peuvent subir est compensée par leur plus grande disponibilité professionnelle [car elles sont moins nombreuses à fonder une famille, ndlr.], qui les conduit à toucher sans doute plus de primes», estime M Laurent.