Leader, avez-vous oublié la base?

Publié le 11/03/2010 à 18:19

Leader, avez-vous oublié la base?

Publié le 11/03/2010 à 18:19

«C'est simple. Si on n'est pas courtois, on perd de la crédibilité», affirme Isabelle Lord, présidente de Lord Communication managériale.


Vous ne vous présentez pas à une réunion ou arrivez en retard... ou mal préparé? Vous envoyez un courriel pour remettre en rendez-vous à la dernière minute, sans vous en excuser? Vous grognez en répondant au téléphone ou ne répondez tout simplement pas, ou encore ne retournez pas vos appels? Vous pianotez sur votre Blackberry pendant vos rencontres?

...Et vous avez l'ambition d'assumer davantage de responsabilités et souhaitez être perçu comme «le» leader potentiel qui grimpera les échelons?

Bonne chance!

Certains professionnels ne semblent pas réaliser que de tels comportements peuvent avoir un impact très négatif sur leur avancement professionnel.

«Je suis consternée!», affirme Susanne Biro, coach en leadership pour gestionnaires seniors chez Bluepoint Leadership Development, une firme de consultation et de formation en leadership.

«Je suis embarrassée d'avoir à passer autant de temps à former des professionnels seniors sur des questions aussi élémentaires que la gestion de temps, l'importance de traiter les autres avec dignité et respect et à leur rappeler que tout -TOUT- ce qu'ils font est important.»

Isabelle Lord, présidente de Lord Communication managériale - une firme de coaching et de formation spécialisée en communication managériale, abonde dans le même sens. «On ne se rend pas compte que lorsqu'on est indélicat, irrespectueux, on fait preuve d'incohérence», dit-elle.

Vive la courtoisie

«C'est simple. Si on n'est pas courtois, on perd de la crédibilité», lance Isabelle Lord. La spécialiste rappelle que la crédibilité se bâtit tranquillement. Les gens s'attardent évidemment à vos compétences et votre prestance, mais un facteur souvent oublié est le capital de sympathie... qui passe souvent par la courtoisie. Être courtois dans ses relations avec les autres signifie par exemple être à l'heure et ne pas accepter d'être constamment interrompu lors de rencontres individuelles.

«La courtoisie, c'est la base. Si on n'est pas courtois, il est difficile de faire preuve de considération. Si on ne fait pas preuve de considération, on ne peut pas inspirer. C'est une chaîne», note la formatrice.

C'est en étant crédible et inspirant que vous donnez envie aux gens de collaborer avec vous, que vous les poussez à performer et qu'ainsi, on n'hésite pas à vous confier davantage de responsabilités. Des comportements tels que remercier et prendre l'avis des gens, ou se donner la peine de présenter un ordre du jour bien étoffé et le respecter, «vont donner un capital de sympathie à cette personne et vont accroître son influence», selon la coach.

Mais comment expliquer que des gens talentueux, éduqués et expérimentés oublient les bases de la politesse et du professionnalisme? «Cette incohérence me surprend. Je crois que nous en sommes venus à accepter cette situation, à être impoli entre nous», considère Susanne Biro, de Bluepoint Leadership Development.

La grande coupable : la technologie

Les deux expertes s'entendent pour dire que les technologies de communication, notamment le courriel et les téléphones intelligents, amplifient ces comportements disgracieux.

Ces technologies font en sorte que les professionnels - ainsi que leur patron, collègues, employés, clients ou fournisseurs - ont l'impression qu'ils se doivent d'être disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Ils sont donc de plus en plus occupés, car ils se donnent peu de temps morts. «Même les soirées et les fins de semaine, on ne se fixe pas de limites. On devient simplement négligent parce qu'on est constamment bombardé, surtout de courriels», note Susanne Biro.

Et ce manque de courtoisie est d'autant plus présent et fréquent dans l'. «Il est très facile de se cacher derrière la technologie et se faisant, on oublie qu'il y a une personne de l'autre côté. Et qu'elle aussi a un agenda serré», souligne la co-auteure du livre Unleashed! Expecting Greatness and Other Secrets of Coaching for Exceptional Performance.

Les trois vecteurs du «savoir-vivre»

Trois facteurs entrent en ligne de compte dans le «savoir-vivre » en milieu d'affaires.

- La dimension personnelle. L'éducation et les valeurs personnelles ont un impact dans les comportements d'affaires.

- La culture d'entreprise. Certaines organisations intègrent davantage que d'autres des valeurs, des attitudes et des pratiques qui favorisent le respect et le professionnalisme. Sur ce point, l'impact du parton est indéniable. Si le leader répond à son Blackberry au cours d'une réunion ou s'il arrive en retard, le message lancé aux employés est que ce type de comportement est acceptable. La limite ou la norme en ce sens devient plus floue.

- La pression organisationnelle. Dans certains cas, les formules de politesse seront oubliées ou évacuées. Un employé très axé sur la performance, l'avancement et la démonstration de son savoir-faire peut en arriver à oublier la politesse élémentaire.

«Quelqu'un qui fait preuve de professionnalisme, même s'il travaille dans une organisation plus rough, a quand même plus de chances de se démarquer», note Isabelle Lord, de Lord Communication. «Les organisations sont vivantes, les gens changent, donc si on a une réputation de goujat, cette réputation nous suit.»

Selon Susanne Biro, toutes les interactions sont importantes. «J'encourage les gens à traiter tout le monde, de la personne au café au président de votre compagnie, comme si c'était votre meilleur client. Tout le monde mérite ce niveau d'attention et de respect».

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