Depuis six ou sept ans, il s'était laissé aller. Entre la famille qui s'agrandissait, et le travail de plus en plus exigeant au fur et à mesure qu'il gravissait les échelons, Éric Chouinard, 41 ans, ne prenait plus le temps de faire de l'exercice. Ni de bien manger.
C'est à peine s'il prenait 20 minutes le midi pour avaler un hamburger avec frites chez McDonald's. " Plus rapide que le restaurant ", se souvient ce directeur des achats chez Pomerleau construction, à Saint-Georges de Beauce.
Le soir, il rentrait tard, et très souvent, il optait pour une pizza plutôt que de manger le souper santé préparé par sa femme. En terme d'exercice, cet ancien joueur de hockey senior ne faisait plus grand chose. " J'achetais de l'équipement pour m'entraîner, mais je ne l'utilisais pas. La volonté me manquait ".
La bougie d'allumage
Puis, l'été dernier, le grand patron de l'entreprise, Pierre Pomerleau, a annoncé à ses hauts dirigeants qu'au lieu de la retraite fermée annuelle tradionnelle de deux jours dans un hôtel, ils participeraient à un défi sportif. Il s'agissait de s'entraîner pendant quatre mois pour monter les quatre sommets du mont Washington, au New Hampshire.
M. Pomerleau venait de relever ce défi avec des membres du réseau YPO (Young President's Association) et trouvait que le concept correspondait aux valeurs de son entreprise.
" Tigidou, j'embarque ", a répondu Éric Chouinard.
Avec ses collègues de Saint-Georges de Beauce, et des hauts dirigeants de Québec, Montréal et Halifax, où l'entreprise de construction possède des bureaux, M. Chouinard s'est remis en forme sous la supervision des consultants de la firme Esprit de Corps. Le 12 novembre dernier, tous ensemble, ils ont grimpé le mont Washington.
Depuis, Éric Chouinard continue de s'entraîner de 45 à 75 minutes chaque matin au réveil.
" Je me sens plus alerte. J'ai plus d'énergie et j'ai les idées plus claires ", dit-il lorsqu'on lui demande de décrire l'impact de ce changement dans sa vie et son travail.
L'entraînement l'a aussi incité à modifier ses habitudes alimentaires. Lui qui ne déjeunait pas mange maintenant des fruits le matin; il a troqué le McDonald's pour le restaurant local le midi; et le soir, il ne mange plus de " cochonneries ", à 21 heures, avant de se coucher.
À 41 ans, dit-il, on ne peut plus se permettre de jouer avec sa santé. Ces changements lui ont permis de perdre une vingtaine de kilos en cinq mois.
" Bouger une heure par jour a des effets bénéfiques, non seulement sur la santé physique, mais aussi sur la santé psychologique ", explique Marie-Claude Pelletier, pdg de l'organisme GP2S, un groupe de promotion et de prévention en santé. " De plus, cela rend plus productif au travail. "
