Jack Welch et Fortune se séparent à cause d'un tweet

Publié le 09/10/2012 à 16:29, mis à jour le 09/10/2012 à 16:32

Jack Welch et Fortune se séparent à cause d'un tweet

Publié le 09/10/2012 à 16:29, mis à jour le 09/10/2012 à 16:32

Par Olivier Schmouker

Jack Welch croit dur comme fer à la théorie du complot. Photo : Bloomberg.

Furieux, Jack Welch, l'ex-PDG de General Electric, a claqué la porte du magazine Fortune, dans les pages duquel il exprimait régulièrement ses opinions sur l'économie et le management. La raison de ce départ fracassant? Un tweet.

Vendredi dernier, au moment de la sortie des chiffres officiels du taux de chômage aux États-Unis – chiffres en baisse, un peu à la surprise générale – M. Welch a rédigé le tweet suivant : «Unbelievable jobs numbers. These Chicago guys will do anything. Can't debate so change numbers» («Chiffres du chômage incroyables. Ces types de Chicago sont prêts à tout. Même truquer des chiffres»). Autrement dit, il s'est mis à crier au trucage de données officielles, estimant que les "types de Chicago" (Obama a été sénateur de l'Illinois) ont tout fait pour donner un coup de pouce au président sortant, dans la dernière ligne droite avant les élections.

Ce tweet a été répété plus de 2 000 fois dans les minutes qui ont suivi – M. Welch est suivi par plus de 1,3 million de personnes. Et d'autres personnalités se sont mises à dénoncer un complot visant à manipuler les élections présidentielles américaines en faveur des Démocrates, actuellement au pouvoir. Parmi ces personnalités figuraient Donald Trump, le milliardaire américain de l'immobilier.

Le hic? C'est que nombre de médias se sont penchés sur le sujet. Complot, ou pas? Lundi matin, Andy Serwer, le rédacteur-en-chef de Fortune, est passé à l'émission Morning Joe de la MSNBC pour dire en substance que les nouveaux chiffres du chômage n'étaient pas truqués et découlaient tout simplement de l'amélioration de l'économie du pays. «Ce qui se passe est l'exact contraire de ce que dit M. Welch. La situation s'améliore», a-t-il martelé.

De son côté, CNN Money a demandé leur point de vue à 11 économistes réputés «plutôt de droite» ce qu'ils pensaient de l'opinion de M. Welch. Et ceux-ci ont dû reconnaître que l'ex-PDG se trompaient lourdement en considérant ces chiffres comme «faux» et même «truqués». Enfin, l'agence de presse Reuters a couvert, elle aussi, l'histoire, et cité, entre autres, Barry Ritholtz, un blogueur sur la finance, qui a dit que les propos de M. Welch étaient «risibles».

Résultat? Jack Welch et son épouse Suzy, qui signaient conjointement des chroniques chez Fortune et Reuters, ont envoyé aujourd'hui aux deux un courriel. Ce dernier indiquait qu'ils mettaient «fin à leurs contrats» avec eux et ne leur fourniraient désormais «plus jamais le moindre matériel». La direction de Fortune a, du coup, cherché à joindre au téléphone son ex-chroniqueur, mais celui-ci a refusé de lui répondre.

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