«En Suisse, les patrons sont fiers de leur profession»

Publié le 22/06/2010 à 15:03, mis à jour le 11/11/2010 à 14:24

«En Suisse, les patrons sont fiers de leur profession»

Publié le 22/06/2010 à 15:03, mis à jour le 11/11/2010 à 14:24

«En Suisse, les patrons sont fiers de leur profession. Un menuisier ou un plombier qui devient un patron homologué, donc qui embauche des apprentis, va s’assurer que la formation soit de haut niveau», dit Dominique Clément, réalisateur à la SSR, la Télévision suisse romande. «Ce sont même eux qui organisent les examens pratiques finaux menant au CFC, ( Certificat Fédéral de Capacité). Ce n’est pas juste l’école qui s’implique, c’est tout le marché du travail.»

Tout comme en Allemagne, la participation active des entreprises suisses dans la formation des jeunes est la clé du succès du système. Les apprentis (qui forment le tiers des effectifs scolaires) deviennent plombiers, menuisiers ou mécaniciens, mais aussi employés de commerce (le secteur bancaire est l’un des plus importants employeurs en Suisse), jardiniers, postiers…

Dominique Clément vient d’être témoin de la qualité de la formation en refaisant la tuyauterie de la salle de bain de son logement de Lausanne : évaluation et devis du patron, travaux réalisés par un apprenti en dernière année de formation, aidé à l’étape finale des travaux par un apprenti en première année.

Quatre ans chez le patron

Les apprentis passent quatre ans chez le même patron, à raison de quatre jours semaine (la 5ème journée est consacrée aux apprentissages académiques, à l’école). Ils débutent avec un salaire d’environ 500$ par mois, quatre fois plus à la fin de leur formation. Diplôme en poche, la plupart des jeunes cherchent un travail dans une autre entreprise, «histoire de briser la relation élève/prof», dit Dominique Clément.

Trop jeune?

En Suisse comme en Allemagne, des voix s’élèvent cependant pour critiquer l’âge précoce des choix de carrière (qui ne sont pas réellement des «choix» puisque basés sur les notes) : à 12, 13 ans, l’élève est enligné vers une formation soit technique (niveaux secondaires ou supérieurs), soit universitaire. «Tout se décide à cet âge et c’est très tôt, dit Dominique Clément. Le jeune a beaucoup de pression.»

L’avantage est que l'élève qui a déjà à cet âge des difficultés avec les matières académiques aura dès lors un enseignement plus adapté et plus souple et ce  jusqu’à 16 ans, l'âge où débute les apprentissages en entreprise.

Par ailleurs ajoute M. Clément, il y a une certaine souplesse dans ce système. «Après ses 4 ans d'apprentissage, un jeune qui le souhaite et qui a les notes pour peut continuer ses études pour devenir ingénieur ou administrateur.» Un de ses amis d’enfance a ainsi fait un CFC comme employé de commerce, débutant dans un guichet d’une grande banque, UBS. Il y a fait ses 4 ans d'apprentissage mais la banque, voyant son potentiel, a investi dans une formation plus poussée. Il est aujourd’hui cadre supérieur.

«Il y a donc de la souplesse entre les différentes voies.»

Contrats d’apprentissage en hausse

Le système «dual» suisse est tributaire des hauts et des bas de l’économie : les places d’apprentis varient d’une année à l’autre, pénalisant certaines cohortes.

Pour pallier à ce phénomène, et pour «revaloriser la formation duale, le canton de Vaud s’est associé avec la patronat en soutenant la création de places d’apprentissages (5000 dollars pour une place nouvelle, 500 dollars pour une place renouvelée). Résultat : le nombre des nouveaux contrats d’apprentissage a continué d’augmenter en 2010, tout comme en 2009, malgré la récession.

Pour en savoir plus sur ce sujet, un article du journal suisse 24 heures

Des apprentis plus vieux

L’âge moyen des apprentis dans le comté de Vaud est passé à 18 ans et demi, ce qui est plus élevé qu’auparavant. C’est que plusieurs jeunes passés dans les filières universitaires se sont retrouvés sans débouchés et nombre d’entre eux ont entrepris un apprentissage, dont l'image s’est trouvée revalorisée ces dernières années.

Laissés-pour-compte

Les formations d’apprentis sont exigeantes et plusieurs jeunes n’ont ni les notes ni les compétences pour être acceptés dans ces programmes. Ils terminent sans diplômes spécialisés. Toutefois, la plupart finissent par s’intégrer au marché du travail suisse, qui a toujours des besoins en main-d’œuvre non qualifiée.

 

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