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Ce n'est pas parce que vous n'avez pas de patron, pas d'employés ni d'actionnaires que vous ne devez pas gérer et planifier vos affaires. Voici quatre conseils d'experts pour devenir un excellent " autogestionnaire ".

1-Faites un plan stratégique

" Même si on est travailleur autonome, un plan d'affaires, ce n'est pas pour les banquiers, c'est pour soi-même, pour se donner un plan de match ", soutient Sylvain Boisjoli, directeur général de l'Institut de formation Summus, spécialisé en formation et en accompagnement en démarrage d'entreprise.

" On ne s'improvise pas travailleur autonome du jour au lendemain. Il y a une démarche intellectuelle et pratique à faire, comme dans tout démarrage d'entreprise ", ajoute-t-il.

Louis Jacques Filion, titulaire de la Chaire d'entrepreneuriat Rogers - J.A. Bombardier à HEC Montréal, conseille de consacrer au moins une journée par an à peaufiner votre plan stratégique annuel.

2-Établissez vos tarifs en pensant à long terme

Comme les débuts sont souvent difficiles, plusieurs travailleurs autonomes réduisent leurs tarifs afin de décrocher leurs premiers contrats. Grave erreur, selon M. Filion, car il leur faudra de trois à cinq ans pour obtenir une tarification comparable à celle du marché.

Ce faisant, non seulement vous ne vous rendez pas justice, mais vous dévalorisez le travail de toute une profession, renchérit M. Boisjoli. Une telle démarche pourrait vous nuire. Si votre tarif horaire est de beaucoup inférieur à celui de vos concurrents, vos clients ont tout lieu de questionner vos compétences.

3-Ciblez votre créneau et soyez-y fidèle

Un des problèmes rencontrés par plusieurs travailleurs autonomes en début de carrière, c'est de ne pas pouvoir refuser un contrat et de trop s'éparpiller, dit Louis Jacques Filion. Surtout lorsque la croissance de vos affaires devient difficile à gérer, l'auteur de plusieurs livres sur l'entrepreneuriat conseille de bien segmenter vos marchés. " Il est important de faire une réflexion stratégique pour déterminer vers quels segments de marché vous voulez aller ", note M. Filion.

Vous devez entre autres réfléchir aux éléments suivants : quels secteurs vous correspondent, est-ce ce que vous voulez faire ? Quels sont les créneaux rentables pour vous ? Quels sont les clients avec lesquels vous pouvez vous projeter à long terme ?

4-Prospectez, beau temps, mauvais temps

Ayant été conseiller chez Ernst & Young avant d'enseigner, M. Filion conseille de toujours prévoir du temps pour faire de la sollicitation auprès de votre clientèle, actuelle et potentielle. " Il faut prévoir ce qu'on va faire pour alimenter le pipeline avant qu'il ne se vide ", note-t-il.

Même durant les périodes où vous êtes très occupé, il faut toujours trouver du temps pour aller luncher avec des clients potentiels, ajoute M. Filion. Il recommande de ne pas oublier que dans trois ou six mois, vos contrats actuels arriveront à échéance. Si voulez maintenir le rythme de vos activités, d'autres contrats devront rentrer rapidement.