" Travailler heureux, vivre mieux " est le slogan de son employeur, Adecco. Jean-François Ouellet l'a repris à son compte en abandonnant son poste de directeur général pour redevenir consultant en gestion des ressources humaines et développement organisationnel.

Entré chez Adecco en 1996, il gravit les échelons et est nommé directeur général des services de consultation en 2000. Il dirige alors trois directeurs responsables de 40 personnes. Cinq ans plus tard, après deux ans de réflexion, il annonce qu'il redevient consultant.

" Je n'étais plus capable d'être responsable du bonheur d'une quarantaine de personnes et je ne pouvais plus supporter la pression de mes patrons, qui voulaient améliorer la rentabilité ", explique M. Ouellet.

" Seulement 3 % des cadres canadiens sont totalement satisfaits de leur emploi ", dit Daniel Touchette, président d'AzimutConseils, de Trois-Rivières, une firme spécialisée en orientation. Pour savoir si votre emploi vous convient, évaluez votre satisfaction au travail, conseille M. Touchette. " Si plus de 25 % de votre horaire hebdomadaire vous cause de l'insatisfaction, demandez-vous si certains changements ne pourraient pas rehausser votre satisfaction. Si c'est impossible, vous n'êtes peut-être pas fait pour cet emploi. "

Comme Jean-François Ouellet travaille dans le milieu des ressources humaines, ses collègues ont compris sa décision. Son milieu social, beaucoup moins.

L'image négative que lui a renvoyée la société à la suite de sa décision et la perte de pouvoir qui en a résulté l'ont fait douter de sa décision pendant deux ans. " Faire son deuil du pouvoir et du prestige reliés à un poste de direction prend du temps. Mais je suis convaincu d'avoir pris la meilleure décision de ma carrière ! "