Photo : Charles Désourdy devant le parc aquatique de Ski Bromont
BLOGUE. Avec le peu de neige tombé depuis le début de l’hiver, difficile de croire que la saison de ski a été bonne. C’est tout de même ce qu’explique Charles Désourdy, président-directeur général de Ski Bromont. C’est aussi avec enthousiaste que le grand manitou de Ski Bromont me précise qu’il a connu une semaine de relâche record et n’aurait pu demander de meilleures conditions météorologiques à dame nature.
Évidemment, tout n’a pas été parfait. Les ventes à la billetterie sont en baisse de 15 % comparées à 2008 et il n’y a pratiquement plus personne sur les pistes depuis la fin de la relâche. Les skieurs seront-ils au rendez-vous pour Pâques ? « J’en doute », ajoute-t-il. En effet, la pluie est rarement un motivateur pour les skieurs…
Le facteur X ? Le ski de soirée et les abonnements
Quelle est donc la clé du succès de M. Désourdy malgré un hiver si peu enneigé ? « Les températures froides de décembre et de début janvier ont permis à Ski Bromont de souffler une importante quantité de neige, jusqu’à la mi-février, ce qui a fait une base ferme de neige. Les 900 canons à neige marchaient à fond. À Ski Bromont, 90 % de la neige est artificielle. La vraie neige est comme du glaçage pour nous. Mais notre facteur X demeure le ski de soirée. C’est vraiment la clé de notre succès. Évidemment, la proximité de la Ville, l’entretien des pistes et le service à la clientèle sont aussi très importants. »
Il y a quelques années, Charles Désourdy cherchait un moyen d’attirer davantage de skieurs de soir, et plus précisément, d’augmenter le nombre d’abonnements de ski de soirée. En réduisant le prix de l’abonnement de 185 $ à 100 $, le nombre d’abonnements est passé de 3000 (20001-2002) à près de 25 000 l’année suivante. À Ski Bromont, sept skieurs sur dix détiennent un abonnement. M. Désourdy estime d’ailleurs que Ski Bromont jouit de 25 % de la part de marché des abonnements au Québec.
De plus, en 20 ans, le nombre de visiteurs à bondit de 160 000 (1990) à 600 000 (2010). Les investissements de 45 millions de dollars depuis dix ans pour, entre autres, sept nouvelles remontées et cinq nouveaux versants ont grandement contribué à cette augmentation, croit-il.
Profiter des quatre saisons
Malgré que 80 % du chiffre d’affaires provient des retombées dérivées du ski, la montagne a continué à investir dans ses infrastructures estivales, dont une nouvelle piscine à vague pour son parc aquatique et l’amélioration des pistes de vélo de montagne. Le parc aquatique représente 17 % du chiffre d’affaires tandis que le vélo de montagne est de 3 %.
L’avenir à Ski Bromont
Curieux de savoir ce qui s’en vient à Ski Bromont ? Attendez-vous à voir un huitième versant d’ici les prochaines années, plus de fabrication de neige, du développement immobilier ainsi qu’un projet hôtelier et condo hôtelier, explique M. Désourdy.
Le président de Ski Bromont souhaiterait également que le projet d’un train passager entre Montréal et Sherbrooke, qui passerait par Bromont, devienne réalité et qu’une gondole parte directement de la station de train pour amener les skieurs à la base de la montagne.
M. Désourdy avance également qu’il appuierait la candidature de Montréal pour les Jeux olympiques de 2030 avec d’autres gens d’affaires. « Je ne voudrais pas être le porte-étendard, mais je participerais certainement avec d’autres personnalités d’affaires au projet », conclut-il.
