Il existe un environnement favorable pour innover

Publié le 05/06/2010 à 00:00

Il existe un environnement favorable pour innover

Publié le 05/06/2010 à 00:00

Saupoudrez quelques centres de recherche et universités, ajoutez-y un zest d'organismes de développement, liez avec un peu de réseautage entre entreprises et de main-d'oeuvre qualifiée. Voilà à quoi ressemble la recette du succès des régions qui ont réussi à favoriser l'innovation dans les entreprises présentes sur leur territoire.

" Mettre en place un climat favorable à l'innovation passe par plusieurs éléments qui font en sorte que les entreprises se sentent soutenues et encouragées. Il y a plusieurs boutons sur lesquels il faut appuyer ", explique Nabil Amara, codirecteur de la Chaire FCRSS-IRSC sur le transfert de connaissances et l'innovation à l'Université Laval.

À l'heure où des experts de plus en plus nombreux croient que le développement économique du Québec passera par l'apport des cerveaux, certaines régions rivalisent de créativité pour aider les entreprises à innover, que ce soit par la création d'organismes spécialisés dans l'innovation, par la mise en place de procédés plus efficaces de transfert de connaissances émanant des centres de recherche, par l'élaboration de réseaux d'affaires plus performants. Les solutions régionales sont multiples, et les résultats surprenants.

Un environnement idéal

M. Amara réalise des bilans régionaux sur l'innovation dans les entreprises du Québec depuis une quinzaine d'années. Selon lui, un environnement idéal pour l'innovation dans une région passe par des mesures qui favorisent des investissements en R-D, l'accès à des travailleurs qualifiés et à des instituts de recherche qui transmettent leurs découvertes, ainsi que par un réseau d'affaires efficace.

Un point de vue partagé par Louis Raymond, professeur titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la performance des entreprises au Département des sciences de la gestion à l'Université du Québec à Trois-Rivières. " L'environnement territorial soutien l'innovation. Les cégeps, les universités et les centres de recherche dans une région peuvent offrir des services liés à la R-D, ou en aidant à introduire des nouvelles méthodes de gestion ", avance-t-il.

Rémi Tremblay, associé au service de la fiscalité chez PricewaterhouseCoopers, juge quant à lui que " les universités et les centres de recherche qui développent de nouvelles expertises et forment des diplômés sont la clé de l'innovation dans une région " permettant aux entreprises d'avoir accès à de l'innovation dite radicale.

" Les organismes régionaux ont un rôle à jouer en valorisant ensuite les fruits de la recherche et en adaptant l'innovation au marché ", ajoute-t-il.

Plusieurs bonnes recettes

Des experts interrogés par Les Affaires s'entendent pour dire qu'il n'y a pas une seule et unique bonne recette. Les façons de faire varient selon les régions, comme en font foi les initiatives mises de l'avant à Sherbrooke, dans Québec Chaudière-Appalaches et à Rivière-du-Loup.

Par exemple, la région de Québec Chaudière-Appalaches mise sur une approche proactive, un organisme de développement régional allant à la recherche des entrepreneurs susceptibles de faire de l'innovation dans leur entreprise et les met en lien avec des chercheurs universitaires ou d'autres partenaires. Le but est que la recherche fondamentale ne demeure pas sur les tablettes et se concrétise en produits commercialisables.

Dans le secteur de Sherbrooke, deux organismes favorisent le développement de la fibre entrepreneuriale, notamment chez les jeunes diplômés de l'Université de Sherbrooke, en mettant en place des programmes pour les aider à développer des idées, et surtout, à les réaliser en Estrie plutôt qu'ailleurs.

Dans la région de Rivière-du-Loup, Premier Tech, un leader mondial dans les équipements industriels et technologies environ-nementales, donne un élan à toute la région en effectuant l'équivalent de plus de 15 millions de R-D chaque année. Soutenus par l'innovation réalisée par la multinationale, des fournisseurs locaux développent à leur tour des produits, des procédés et des services pour alimenter le géant. Véritable locomotive en matière d'innovation, l'entreprise travaille aussi en collaboration avec d'autres centres de recherche de la région, comme le Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ) à La Pocatière, une municipalité qui compte pas moins d'une dizaine de centres de recherche et de transferts technologiques aux entreprises.

Une volonté d'innover

Si les régions ont un rôle à jouer, la décision d'innover doit être prise en premier lieu par l'entreprise. Le professeur Amara estime que les dirigeants doivent être à l'écoute de leurs clients et de leurs fournisseurs, qui offrent souvent de bonnes occasions.

" C'est important qu'il y ait de bons liens entre les entreprises et leurs clients et fournisseurs. Lorsqu'on est près de ses clients, ça donne des bonnes possibilités d'innovation ", indique-t-il. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à Fibres de verre Rioux, de Sainte-Françoise, à une cinquantaine de kilomètres de Rivière-du-Loup, avec Premier Tech. Une entreprise confrontée aux besoins de sa clientèle est davantage tentée de trouver des solutions innovatrices pour y répondre, stimulant ses affaires par la même occasion. " Par exemple, un fabricant de souffleuses sera porté à innover s'il sait que son client souhaiterait qu'elle soit équipée d'une poignée plus ergonomique ", explique le chercheur.

À la une

Je dois renouveler mon hypothèque: quelle stratégie adopter?

Il y a 59 minutes | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. «L’option d’un taux fixe de 3 ans peut être un bon compromis par opposition au 5 ans fixe.»

Jusqu'Ă  quel point faut-il ĂŞtre patient avec un titre perdant?

EXPERT INVITÉ. Je n'aime pas appliquer de recette toute faite.

Des crédits d’impôt à la portée de tous

EXPERT INVITÉ. Les crédits d'impôt sont un puissant outil fiscal qui permet de réduire sa charge fiscale.