Télio croît en tenant les cordons de la bourse serrés

Publié le 30/03/2013 à 00:00

Télio croît en tenant les cordons de la bourse serrés

Publié le 30/03/2013 à 00:00

André Télio, de Télio [Photo: Gilles Delisle]

Fondée en 1952, la PME montréalaise Télio, spécialisée dans la distribution de tissus, n'a cessé de se réinventer pour faire face à la concurrence des pays asiatiques, à la récession de 1980 ainsi qu'à la chute du marché de la vente de tissus au mètre.

D'abord agents représentant de grandes maisons européennes, ensuite distributeurs, puis transformateurs dans les années 1990, ils sont finalement devenus créateurs de leur propre collection. Tout cela, l'entreprise l'a réalisé à même ses fonds, sans jamais demandé de capital extérieur.

«L'entreprise s'est transformée plusieurs fois en 60 ans !» dit André Télio, le fils du fondateur, qui dirige la division Tissus de mode, aux côtés de son frère Raymond, directeur de la division Ameublement. Pour éviter de mettre la clé sous la porte, les deux frères ont misé sur le marché de la confection et font désormais fabriquer tous leurs tissus en Asie.

Des hauts et des bas

Cette stratégie a permis à la PME de 90 employés d'enregistrer une croissance de 10 % par an sur les trois dernières années. «Nous avons connu des hauts et des bas, car il suffit que nous perdions un gros client pour que notre chiffre d'affaires chute considérablement.» C'est ce qui est arrivé lorsque Walmart a décidé d'arrêter les activités de sa division de tissus au Canada. «Nous avons su rebondir en développant notre clientèle, composée de grossistes, de designers et de couturiers», explique André Télio.

Dans un secteur où les tissus sont traditionnellement commandés et payables plusieurs mois à l'avance, les fondements de l'entreprise doivent être solides.

«Nous devons parfois financer des collections neuf mois à l'avance, sans que l'on puisse vendre un seul morceau de tissu !», rappelle André Télio. Et ce n'est pas rien lorsqu'on sait que chaque commande représente de 3 000 à 100 000 $ d'investissement.

«Nous avons eu la chance d'hériter d'une société solide. Nous n'avons jamais eu besoin de refinancer les opérations ni de recourir à des prêts ou à des investisseurs. Nous fonctionnons seulement avec une marge de crédit de 3 à 4 millions de dollars», dit le dirigeant.

Les fondateurs réinjectent les bénéfices au sein de l'entreprise, sans se verser de dividendes ni faire entrer d'investisseurs extérieurs. «Notre CA se compose de notre comptable agréé, mon frère et moi. Mon père est resté jusqu'à son décès, en 1999, comme éminence grise.»

Selon lui, la réussite de l'entreprise familiale tient avant tout à la saine gestion du fondateur. «Mon père a débuté avec quelques employés, puis il a fait grossir la compagnie par étapes. Il a toujours fait attention à ne pas dépenser de l'argent qu'il n'avait pas», se souvient son fils.

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